Mon roman: fin du 1er Jet!

Il y a quelques semaines, s’est terminée l’écriture du 1er jet de mon roman et je me suis dit que c’était une étape intéressante à vous partager. Déjà, parce qu’il me semble important de célébrer cette première réalisation ! Car dans l’écriture d’un roman, l’une des plus grandes difficultés à mon sens est tout de même la durée du projet. On le sait, écrire un roman est long et ce n’est pas pour rien que Murakami à un écrit tout un livre faisant l’analogie entre écriture et marathon ! Alors si, comme moi, vous venez de terminer le premier tour de piste, il est crucial de nourrir sa motivation et son enthousiasme tout au long de la course ! Alors voilà :

La danse de la joie!

Mais peut-être, pour que vous puissiez vous réjouir avec moi de cette merveilleuse nouvelle, faudrait-il que je vous explique un peu ce que j’entends pas « 1er jet » et mes premières impressions sur cette étape. Alors le 1er jet, c’est tout simplement la première fois que l’on écrit l’intégralité de son histoire. On a le début, on a le milieu et on a la fin. On a l’ensemble de nos personnages et globalement le scénario que nous avons prévu de conter à nos lecteurs. POINT. Oui, j’écris gros, car à ce stade, ce que je trouve important de stipuler, c’est que nous ne parlons pas du tout de qualité. Ce premier jet comporte certainement des passages inutiles, manque d’autres scènes cruciales, met en avant des personnages grossiers et peut se perdre dans des arabesques linguistiques dues à l’inspiration parfois douteuse d’une nuit sans lune. Et bien la beauté du 1er jet, c’est que cela n’a aucune importance ! Ce premier jet est la pour nous donner la matière première à l’écriture de notre roman et pour ma part, l’analogie que j’aime faire à ce stade est plutôt celle d’un bloc de granit que l’on aurait extrait d’une montagne, dans l’idée d’en faire émerger une magnifique statue. Ca y est, nous avons un bloc pour sculpter notre chef d’œuvre. On a la matière et on en distingue globalement les contours. Et bien réjouissons nous, cette étape est décisive pour la suite ! D’ailleurs avec le recul, je garde à l’esprit de créer cette première version le plus rapidement possible, de manière a garder mes forces pour la suite. C’est une course d’endurance, ne l’oublions pas !

Pourtant, je dois vous avouer qu’une fois cette étape terminée, la fierté d’être parvenue au bout de mon histoire a rapidement cédé la place a un sentiment de déception. Je relisais des passages ici ou là de mon roman et je ne m’attendais pas du tout a ce que j’y découvrais. Pourquoi ? Tout simplement parce que je le comparais au résultat FINAL auquel je m’attends et, oh surprise, ce premier jet en est encore très loin ! Mais synchronicité incroyable, la lecture d’un livre de Creative Writing que je lisais pile à ce moment là m’a sauvé de la dépression. Ce livre, c’est « The Modern Library Writer’s Workshop: A Guide to the Craft of Fiction », de Stephen Koch. Oui, je suis désolée pour les non anglophones, ce livre est en anglais mais c’est un peu toute la philosophie que j’ai tiré de la lecture de son chapitre dédié aux « Révisions » dont je vous parle aujourd’hui dans cet article. Grace à cette lecture, j’ai pris pleinement conscience du fait que j’étais en train de traverser un processus et que mon rôle, en tant qu’écrivain, était de garder la foi, mon objectif final en tête sans jamais me décourager. Par ailleurs, ce livre m’a également donné des conseils judicieux sur la façon de préparer l’écriture de mon second jet. Mais ca, j’imagine que cela sera l’objet d’un prochain article ! 😉

Et vous alors ? Vous avez des anecdotes sur l’écriture de votre 1er jet ? Des conseils ? Je serais ravie d’entendre votre vision et d’ici là, je vous souhaite de bons moments d’écriture!

Remettre en question le projet

Première mouture. Relecture. Corrections. Ces mots n’avaient aucune réalité pour moi avant de me lancer dans l’écriture de roman. Ils ne faisaient pas partie du rêve. Ce rêve qui racontait avec quel naturel et quelle facilité les textes qui avaient besoin d’exister se bousculaient pour être écrit par un auteur, quel qu’il soit, par un auteur qui pouvait être moi. Alors je me suis mise à l’écriture de ce projet sur lequel je réfléchissais depuis déjà pas mal de temps. Et là, j’ai commencé à tâtonner. À douter. À me chercher. Dans la pratique, j’ai fait la découverte d’une écriture moins simple que dans mon rêve, mais pas moins exaltante et j’étais un peu déstabilisée par ce paradoxe. Je prenais du plaisir à écrire, mais je n’étais pas du tout satisfaite de ce que j’écrivais. La tonalité. Voilà ma grande obsession du moment. Ma voix. Celle de mon personnage, de mes personnages, n’allait pas de soi. Alors j’ai relu tout ce que j’avais écrit jusqu’à lors et j’ai décidé de tout recommencer. Deux fois. Et sans m’en apercevoir, je me suis alors lancée dans un cercle vicieux et infernal qui m’a amené à me perdre, encore plus sûrement, dans les méandres de mes doutes. Mais il y avait plus grave, car en m’enlisant ainsi dans cette quête de tonalité (certainement très égotique en plus) j’étais en train de tuer mon plaisir! En ne m’autorisant pas à avancer dans mon récit, j’usais l’enthousiasme que j’avais pour mon histoire. Je me bloquais délibérément sur la même portion de récit et mon exigence m’astreignait à recommencer, à chercher encore, jusqu’au dégoût. Jusqu’au découragement. Avec un peu de recul, j’ai pris conscience de l’importance de la création d’une première mouture, une base de travail sur laquelle, ensuite, mon exigence pourrait s’exciter autant qu’elle le voudrait. Car il ne s’agit pas de rejeter l’exigence, qui reste malgré tout nécessaire, mais elle n’a juste pas sa place dans cette phase du début d’écriture particulièrement fragile aux jugements (cf Excuse#1: je n’ai aucun talent). Pour se lancer et surtout pour conserver son ardeur au travail, l’écriture a besoin de liberté, d’enthousiasme et de joie. Peu importe si le résultat n’est pas encore à la hauteur de mes attentes. “Chaque chose en son temps” comme dirait ce grand sage. Le texte a besoin de mûrir, de s’approprier l’histoire dans son intégralité avant de passer à la phase de relecture et de retravail. Cette erreur a bien failli avoir la peau de mon roman. Une nouvelle forme de Résistance qu’il était nécessaire de déjouer pour continuer d’avancer.

S’essayer aux « Short Stories »

Ceux qui ont suivis mon Blog cet été ont découvert des petits textes que j’ai commencé a poster a partir de la mi-Aout. En fait je cherchais d’autres moyens de stimuler un peu ma créativité en terme d’écriture. Je continue bien évidemment les concours de Nouvelles dont je vous avais parlé ici et , a raison d’un par mois pour le moment. Mais je voulais m’essayer a un autre format et l’idée de créer une petite histoire par jour m’est venue juste avant de partir en vacances. Et le plus étonnant c’est que j’ai rapidement pris l’habitude d’intégrer cette nouvelle activité dans mon emploi du temps sans faire d’efforts. Plutôt encourageant et je prends cela comme une preuve que ce type de création me convient bien.

LES BENEFICES DU FORMAT « SHORT STORIES »

1/ Nécessite peu de temps
En fait, des que j’avais un peu de temps devant moi je prenais mon ordi ou un carnet et je commençais a écrire mon histoire du jour. En gros en un quart d’heure je pense que j’avais une première version et cela pouvait tout a fait se construire en grappillant quelques minutes par ci ou par la.
2/ Me connecte au moment présent
J’ai adoré me laisser inspirer par un moment, une personne, une anecdote de ma journée, comme un prétexte pour écrire quelque chose. Parfois ca me peut être quelque chose de très furtif, un couple que vous croisez dans la rue et qui vous inspire. Vous leur crée une histoire. Je me suis beaucoup amusée a faire ce type de chose.
3/ Devient une pratique
Le processus de chercher son histoire du jour est comme un jeu qui pour moi est presque devenu addictif. J’ai l’impression d’etre plus présente dans ce que je fais ou a mon environnement car je saisis parfois en direct le potentiel du moment pour ma future « Short Story ». Je change ma façon de voir le monde et c’est exactement ce qui me plait dans le fait d’etre écrivain. Cela me conforte dans l’idée que cette habitude peut m’aider a me glisser dans le bon état d’esprit pour stimuler ma pratique de l’écriture.
4/ Stimule la variété
En créant une petite histoire par jour on s’aperçoit vite lorsque l’on produit un certain type de texte ou que l’on utilise un certain style, une certaine tonalité. C’est ce qui m’est arrivé au tout début et cela ma poussée a chercher d’autres façons de présenter les choses ou d’autres types de sujets pour varier mes histoires. Une excellente motivation pour booster la créativité.
5/ Incite au partage
J’ai beaucoup apprécié la façon dont mes histoires ou le choix de mes sujets amusaient les personnes de mon entourage. Du coup elles m’encourageaient par leur curiosité et les propositions de sujets qui ne manquaient pas. Cela a généré des discussions nous amenant a revisiter la façon dont nous avions vécu la journée. Au final la pratique était stimulante aussi pour eux.

LES LIMITES DU FORMAT « SHORT STORIES »
1/ Travail sur la structure d’un récit limité
Plus le format ce raccourcis et plus on s’éloigne de la structuration nécessaire a un roman. C’est un point a garder en tête car pour ma part je trouve cet aspect difficile pour le moment et je pense qu’un peu d’expérience en la matière me ferait beaucoup de bien. Les « Short Stories » ne vont a priori pas me servir sur ce plan la. Je pense que pour cela la rédaction des Nouvelles est certainement plus appropriée. Mais j’ai bien peur d’arriver a la conclusion que sur ce point, rien ne remplace l’expérience de se lancer dans le roman que l’on vise.
2/ Attention à la diversion
Je reste vigilante car je sais que mon ennemie, la Procrastination, n’est jamais bien loin. Donc bien garder en tête la aussi que cet exercice n’est pas une fin en soi lorsque l’on souhaite devenir écrivain. Je pense qu’il reste nécessaire d’avoir un ou des projets plus conséquents en parallèle pour nourrir notre écriture. Mais c’est une « mise en jambe » quotidienne qui reste intéressante pour toutes les raisons que j’ai cité.

Comme vous le constatez par vous-même j’ai trouvé énormément d’attrait a cette nouvelle pratique et je ne saurais donc que trop vous conseiller de tenter l’aventure. Je n’ai pas encore pris la décision de poster ces histoires quotidiennement car cela me semble beaucoup mais je suis en revanche très motivée pour vous en partager de plus en plus dans les semaines a venir. D’ici la, have fun & écrivez bien!