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Empêchée, enchaînée dans les liens du Passé.
Trop loyale, trop soucieuse d’être aimée,
Trop prompte à m’oublier, à me laisser absorber.
Par lui, par elle, par toute personne qui m’aime.
Je suis à toi, je ne m’appartiens déjà plus.
Je me perdais dans tes bras et je n’en ai rien su.

Depuis ton départ, j’apprends à renaître.
J’apprends à respirer, à vivre par moi-même.
Jusqu’à la prochaine rencontre.
Je la redoute, je l’appelle de mes vœux.
Mon cœur s’emballe à l’idée de vibrer à nouveau,
De sentir les ailes d’un autre me frôler, de toucher sa peau.

J’aurais pu t’aimer, je n’en ai rien fait.
J’ai préféré prétendre, faire comme si.
J’ai préféré passer le reste de mes jours à t’attendre, à bousiller ma vie.
Mais il n’est pas trop tard, je veux encore y croire.
Me coucher dans mon lit avec cet espoir.
Ouvrir un œil curieux aux premières lumières de l’aube,
Et sentir la vie, peu à peu, revenir…

- fA170820

Un trésor de famille : Episode 12

Pour ceux qui auraient loupé le début de l’histoire.

Mégane pédale depuis bientôt une heure. Ni elle ni Hector ne parlent. Le vélo de Mégane avance sous un soleil de plomb qui semble plaquer ses passagers au sol et chaque coup de pédale mobilise toute son énergie. Hector, sagement assis dans le panier accroché au guidon du vélo parait lui-même assommé par la chaleur. Il garde les yeux obstinément fixés sur la route, comme si elle s’apprêtait à lui révéler les secrets qu’ils cherchent. Et puis, au détour du chemin, le paysage change brusquement. La végétation sèche de la lande laisse place à une étendue quadrillée, à l’arrangement rectiligne. Un damier géant, dans lequel les nuages se reflètent par intermittence, comme dans un miroir. Mégane ralentit et finit par poser pied à terre, à quelques mètres du premier emplacement recouvert par l’eau de mer.
– Nous y sommes Hector, les Marais salants.
– Wahoo, j’avoue que je ne m’attendais pas à cela. C’est un paysage lunaire…
– Oui c’est un peu spécial, mais j’aime beaucoup cet endroit, je m’y sens bien. Et maintenant alors ? Qu’est-ce qu’on fait ?
– Je ne sais pas… J’imaginais qu’une fois sur place, nous aurions une sorte d’illumination…
– Mmmm… Cela m’a semblé une bonne idée quand tu en as parlé. Là, j’avoue que je ne sais plus trop où aller.
– Avançons encore un peu, nous trouverons peut-être l’inspiration plus loin ?
Mégane redresse son vélo et s’enfonce un peu plus dans les Marais, la où le chemin est maintenant bordé, de part et d’autre, de ces bassins rectangulaires si caractéristiques. Mégane et Hector scrutent les environs, le bruit distinct des pneus sur le gravier du chemin empli tout l’espace, renforçant encore cette impression de vide.
– Je ne sais pas à quoi nous pensions, il n’y a rien ici, ce n’est qu’un grand dessert de sel et d’eau…

– Là !
– Quoi, là ?
– La maison, tu ne la vois pas ?
Mégane oblige ses yeux à forcer le barrage de lumière qui lui obstrue la vue pour distinguer une forme noire qui semble effectivement émerger de cet espace immaculé.
– Tu es sûr que c’est une maison ? Qui habiterait en plein milieu du Marais ?
Hector s’agite dans son panier et finit par sauter au bas du vélo.
– Il nous faut aller voir de plus prêt. Tu viens ?
Mégane et Hector slaloment entre les différents bassins, portés par l’espoir d’une découverte à venir. Ils gardent la maison à l’horizon comme point de mire, mais elle reste cet animal étrange à l’horizon qui refuse de se laisser approcher. En se retournant, Mégane estime le chemin parcouru.
– Cela fait plus d’un quart d’heure que nous marchons, je ne vois même plus le vélo, par contre la maison parait toujours aussi loin… C’est pas normal !
– Non… Je suis d’accord… Peut-être que c’est un mirage ? Cet endroit ressemble déjà tellement à un désert… Refais voir la carte du livre, s’il te plait Mégane?
Mégane farfouille un instant dans le sac en tissus qu’elle a emporté avec elle, et en sort le livre de Stevenson. Elle l’ouvre en toute fin d’ouvrage pour consulter la carte, mais le papier est si blanc qu’il aveugle Hector & Mégane l’espace d’un instant. Mégane finit par poser le libre au sol pour s’interposer entre le soleil et les pages du livre.

Le triangle écarlate entre les trois royaumes émergent finalement de la page, mais cette fois une étrange tache noire est apparue entre l’image des Marais Salants et celle de la Cabane de la forêt.
– Qu’est-ce que c’est que cette tache, elle a une forme bizarre…
Hector se rapproche et frotte la forme indistincte de sa patte, mais a sa grande surprise, la tache apparaît alors sur sa patte, comme si elle pouvait sauter d’une matière à l’autre.
– Qu’est-ce que… Quoi ?
Mégane approche sa main à son tour et lorsqu’elle tente de toucher la tache, celle-ci apparaît également sur sa main.
– C’est une ombre !
Mégane se relève aussitôt et laisse le soleil inondé la page de sa lumière. La tache a disparu. Et elle réapparaît à chaque fois que Mégane ou Hector se met en travers de la lumière du soleil pour protéger la page.
– Étonnant… Tu crois que cela veut dire quoi ?
– Aucune idée. Par contre, regarde, il me semble que la cabane symbolisant le « Royaume des Esprits » est plus grosse qu’auparavant.
– Ah oui, tu as raison…
– Comme si nous nous étions rapprochés ?
– Tu crois?! Ah oui, ça se pourrait bien ! Et cette tache, ça serait…
– Nous ! La carte réagit comme un GPS…
– Si c’est ça, cela voudrait dire que nous sommes en train de suivre les contours du triangle lorsque nous devrions nous diriger vers son centre.
Cette découverte bouscule complètement les plans de Mégane et Hector qui relèvent la tête en même temps dans la direction que la carte indique pour le « Royaume du Château Noir ».
– Ça alors, tu vois ce que je vois ?
– La Tour du château d’Archibald !
– Nous sommes sur le bon chemin Mégane. Nous n’avons pas besoin d’aller jusqu’à cette maison, elle n’est qu’un repère. Il ne nous reste plus qu’a couper à travers champs, en direction de la tour, pour nous rapprocher du centre du Triangle et de l’emplacement du trésor…

La suite d’ici une quinzaine de jour ! A très vite…

Un trésor de famille – Episode 11

Pour ceux qui auraient loupé le début de l’histoire.

Cela fait maintenant plusieurs minutes que Mégane et Hector scrutent la carte, sans pour autant comprendre ce qu’ils sont censés en faire.
– Je ne comprends pas, si cet endroit se situe à l’intersection entre le monde des rêves, celui des esprits et le nôtre, ou peut-il bien se trouver?!
– Tu veux dire que l’étoile est un endroit qui n’existe dans aucun des trois mondes ?
– Ou bien dans les trois, j’avoue que, pour une fois, je n’en sais pas plus que toi…
Hector parait presque plus désemparé que Mégane. Tout deux poussent un long soupir lorsque la Grand-mère de Mégane tente d’entrer dans la chambre sans frapper. La porte reste heureusement bloquée par la commode que Mégane et Hector avaient pris la peine de déplacer.
– Mégane ? Qu’est-ce que tu fais nom de non ? La porte est bloquée. Tu peux m’ouvrir stp ?
Mégane se retourne vers Hector, les yeux affolés.
– Que fait-on Hector ? Si Grand-mère entre, elle va nous livrer à Archie sans le vouloir !
Hector a déjà sauté sur le rebord de la fenêtre, il a retrouvé son énergie et sa détermination.
– Alors pas le choix, on s’évade par le toit.
– Quoi ? Tu oublies que je ne suis pas un chat Hector. Je ne peux pas sauter du toit sans me faire très mal.
– Pas si tu descends dans l’arbre !
Mégane s’approche à son tour de la fenêtre pour évaluer ce nouveau plan.
– Mmmm, je crois que c’est faisable. Je me rappelle avoir grimpé dans cet arbre lorsque j’étais petite…
– Mégane, ouvre cette porte voyons, tu inquiètes ta Grand-mère !
C’est maintenant la voix d’Archie derrière la porte, il n’y a plus un instant à perdre. Mégane ouvre les deux pans de la fenêtre, suivant Hector qui se faufile avec souplesse sur les tuiles du toit.
– Ralala mais je crois pas à ce que je suis en train de faire. Quelle histoire !

– Vite Mégane, ce n’est pas le moment de mollir. Attrape la grosse branche là, tu devrais pouvoir te hisser sur le tronc rapidement.
Et effectivement, en quelques mouvements, Mégane et Hector se retrouvent au bas de l’arbre, sains et saufs.
– Bon, et maintenant ?
– Il faut nous éloigner d’Archie, nous avons besoin de temps pour réfléchir.
Mégane et Hector courent à toute vitesse pour se cacher sous le couvert des arbres. Ils se réfugient rapidement dans un trou de la haie se situant tout au bout du jardin. Le temps de reprendre haleine, Hector est tout à coup saisit d’une intuition.
– Et si nous allions vers les marais salants ? C’est bien ce lieu qui est représenté sur la carte dans ce monde ?
– Oui, bonne idée. En plus, je connais un chemin qui y mène. J’y suis allée plusieurs fois à Vélo avec mes parents. Mais cela me semble vraiment très loin à pied… le mieux serait de récupérer mon vélo dans le garage de Grand-mère.
– Et prendre le risque de retomber dans les mains d’Archie ? Pas question Mégane !
Juste à ce moment là, Archie et la Grand-mère de Mégane sortent de la maison en appelant Mégane.
– Mégane, ma chérie, où es-tu ? C’est pas drôle chérie, où es-tu? répète sa Grand-mère en boucle.
Archie est silencieux et scrute les environs de son œil perçant.
Mégane et Hector s’enfoncent plus profondément dans les fourrés.
– Tu as raison Hector, nous ne pouvons pas rester là, ils vont finir par nous trouver ! Allons chez mon ami Simon, ses parents louent une maison chaque été, pas trop loin d’ici.
– Attends un peu… Avance doucement sur ta gauche, si je me souviens bien, un gros blaireau à creuser son terrier par là l’été dernier.
– Un blaireau?? Quelle horreur !!
– Mégane ne fait pas ta froussarde ! Le blaireau est un animal aussi respectable qu’un autre.
– Mais il va me mordre !
– Mais non… Il a déménagé depuis longtemps. En revanche, une fois dans son trou, nous serons totalement invisibles de l’extérieur.
Mégane regarde Hector, peu rassuré par ses explications.
– Tu es sûr…
– Je passe devant si ça te rassure.
Et en quelques petits mouvements imperceptibles, Hector et Mégane finissent par disparaître totalement dans le sol de l’épaisse haie.

Pendant ce temps, Archie et Grand-mère ont fait tout le tour du terrain sans résultat.
– Je ne comprends pas quelle mouche la pique. Passer par la fenêtre ainsi ? Elle aurait pu se rompre le cou !
– Je comprends ton inquiétude, je vais t’aider à la retrouver. Où peut-elle être, tu as une idée ?
– Aucune, c’est la première fois qu’elle s’enfuit comme ça.
Mais Archie insiste :
– Je ne sais pas… À t-elle des amis dans les environs ? Un endroit ou elle irait spontanément se réfugier ?
– Elle s’entend plutôt bien avec le petit Simon qui passe l’été avec ses parents en bord de mer, mais le chemin qui mène à leur maison est cahoteux, je suis pas certaine que ce soit une bonne idée de m’y aventurer. La, c’est moi qui vais me rompre le cou !
– Allons-y en voiture, je suis garé derrière ta maison. Si elle est partie dans cette direction, nous devrions même pouvoir la rattraper rapidement.
Archie et Grand-mère s’agitent maintenant vers la porte d’entrée et ils s’éloignent d’un pas pressé vers le portail du jardin. Mégane et Hector se tassent encore un peu plus dans les fourrés.
– Je crois qu’ils sont partis.
– Attends encore un peu. Archie est rusé, il est capable d’avoir imaginé un plan pour nous faire sortir de notre cachette.
Quelques minutes plus tard, les deux acolytes entendent une voiture démarrer derrière la maison, et passer tout a coté d’eux, soulevant un gros nuage de poussière.
Mégane et Hector sont à deux doigts de s’asphyxier et parviennent à sortir de la haie avec leur lot d’égratignures !
– Super l’idée du blaireau, je suis griffée de partout.
– Ils ne nous ont pas trouvé, c’est tout ce qui compte. Tu crois que l’on peut récupérer ton vélo maintenant ?
– Ah oui, normalement, Grand-mère laisse toujours le garage ouvert.
– Bingo ! Il est pas magnifique mon vélo?
Hector a un peu mal aux yeux. Il n’a jamais vu un vélo aussi… rose ! D’un rose vif, presque fluo, avec des stickers brillants qui habillent les garde-boues, et un petit panier garnis de fleurs, roses, accroché sur le devant du guidon.
– Allez Hector, monte !
– Quoi, dans ce panier ridicule, tu plaisantes ?
– … Qu’est-ce qui ne va pas avec le panier ?
Hector soupire, le nombre de sacrifices qu’il aura dû faire pour survivre dans ce monde de brutes.
– Allons-y, direction « les marais Salants »…

La suite… pas avant le 26 Août, c’est la pause VACANCES qui s’approche !!!