Lettre à l’Automne

Vous savez à quel point, j’aime les changements de saisons. Pour le solstice d’été, je vous avais partagé la préparation de mon rituel. Pour cet équinoxe d’Automne, je me suis laissé embarquer par la frénésie de la Rentrée et je n’ai pas pris le temps de relever la tête et de me rendre compte que oui, effectivement, on était déjà en Automne. J’ai failli passer à coté, mais j’ai finalement retrouver mes esprits et réalisé qu’il n’était pas trop tard. Je me suis alors demandé comment accueillir dignement cette nouvelle saison ?

L’année dernière, j’avais eu envie d’inventer une petite histoire. Cette année, mon inspiration m’a poussé à écrire une lettre. Reprendre contact avec cette saison, comme avec une vieille amie que je n’aurais pas vu depuis… et bien un an, le temps passe ! Alors j’ai pris mon carnet d’esquisses et mon stylo plume à l’encre fumée, et j’ai écrit ces lignes.

Chère Automne,

C’est maintenant que tu reviens que je me rends compte à quel point tu m’as manqué. À quel point je suis heureuse de te retrouver.
Je ne te cache pas qu’une fois de plus, j’ai beaucoup de projets pour toi et moi. Je veux grandir, je veux créer. Tu me connais, je suis insatiable et aussi peut-être un peu hyperactive et il ne m’est pas toujours facile de me réguler.
M’aideras-tu ?
Tu es la saison la plus sage, celle qui apaise le mieux mon signe de feu. Le froid de l’hiver me parait parfois si autoritaire. Toi, tu sais me parler. Ta douce chaleur nous connecte instinctivement l’une à l’autre. Tu me presses de ralentir, tu sais si bien comment je fonctionne !
Je voudrais tout et son contraire. Prendre mieux soin de moi et continuer d’avancer vite, très vite, certainement trop vite. Je sais que tu connais le bon tempo. J’ai besoin d’aligner mes battements de cœur au tien, de trouver l’harmonie avec celui de mes proches.
M’aideras-tu ?
Cette année, plus que jamais, j’ai la sensation d’avoir perdu tous mes repères. J’ai besoin de toi pour en inventer de nouveaux. Remettre les choses à plat, tenter d’autres scénario. C’est si effrayant de sortir de l’histoire que l’on connaît par cœur. Malgré l’envie, la peur subsiste et menace de me ligoter à mon confort misérable. Je suis persuadée que si tu me tiens la main, peut-être, je pourrais oser.
M’aiderais-tu ?
J’ai besoin de toi pour me réconcilier avec moi-même. Pour accepter les parts de moi qui me font encore honte et que je voudrais oublier. Apprends-moi à apprécier la joie à sa juste valeur, à m’amuser, à jouer sans jamais culpabiliser. À transmuter le travail en plaisir, la peur en audace, le temps en ami.
Ouvre-moi les yeux sur les beautés que tu apportes. Dénoue-moi le coeur de ces peines du passé que j'ai tant de mal à lacher.
Car une nouvelle saison débute, la tienne, et je m’en remets à toi. Que cet Automne ensemble soit le plus beau des Automnes ! Et je me rends compte qu'il l'est d'ores et déjà, puisqu'il me reconnecte au Présent, et qu’il n’y a pas meilleur moment pour en profiter. Vivre simplement à tes côtés, et célébrer notre intimité retrouvée.

fA.

Et vous? Qu’auriez-vous à dire à cet Automne 2020?

Un doux WE.

Mon roman: fin du 1er Jet!

Il y a quelques semaines, s’est terminée l’écriture du 1er jet de mon roman et je me suis dit que c’était une étape intéressante à vous partager. Déjà, parce qu’il me semble important de célébrer cette première réalisation ! Car dans l’écriture d’un roman, l’une des plus grandes difficultés à mon sens est tout de même la durée du projet. On le sait, écrire un roman est long et ce n’est pas pour rien que Murakami à un écrit tout un livre faisant l’analogie entre écriture et marathon ! Alors si, comme moi, vous venez de terminer le premier tour de piste, il est crucial de nourrir sa motivation et son enthousiasme tout au long de la course ! Alors voilà :

La danse de la joie!

Mais peut-être, pour que vous puissiez vous réjouir avec moi de cette merveilleuse nouvelle, faudrait-il que je vous explique un peu ce que j’entends pas « 1er jet » et mes premières impressions sur cette étape. Alors le 1er jet, c’est tout simplement la première fois que l’on écrit l’intégralité de son histoire. On a le début, on a le milieu et on a la fin. On a l’ensemble de nos personnages et globalement le scénario que nous avons prévu de conter à nos lecteurs. POINT. Oui, j’écris gros, car à ce stade, ce que je trouve important de stipuler, c’est que nous ne parlons pas du tout de qualité. Ce premier jet comporte certainement des passages inutiles, manque d’autres scènes cruciales, met en avant des personnages grossiers et peut se perdre dans des arabesques linguistiques dues à l’inspiration parfois douteuse d’une nuit sans lune. Et bien la beauté du 1er jet, c’est que cela n’a aucune importance ! Ce premier jet est la pour nous donner la matière première à l’écriture de notre roman et pour ma part, l’analogie que j’aime faire à ce stade est plutôt celle d’un bloc de granit que l’on aurait extrait d’une montagne, dans l’idée d’en faire émerger une magnifique statue. Ca y est, nous avons un bloc pour sculpter notre chef d’œuvre. On a la matière et on en distingue globalement les contours. Et bien réjouissons nous, cette étape est décisive pour la suite ! D’ailleurs avec le recul, je garde à l’esprit de créer cette première version le plus rapidement possible, de manière a garder mes forces pour la suite. C’est une course d’endurance, ne l’oublions pas !

Pourtant, je dois vous avouer qu’une fois cette étape terminée, la fierté d’être parvenue au bout de mon histoire a rapidement cédé la place a un sentiment de déception. Je relisais des passages ici ou là de mon roman et je ne m’attendais pas du tout a ce que j’y découvrais. Pourquoi ? Tout simplement parce que je le comparais au résultat FINAL auquel je m’attends et, oh surprise, ce premier jet en est encore très loin ! Mais synchronicité incroyable, la lecture d’un livre de Creative Writing que je lisais pile à ce moment là m’a sauvé de la dépression. Ce livre, c’est « The Modern Library Writer’s Workshop: A Guide to the Craft of Fiction », de Stephen Koch. Oui, je suis désolée pour les non anglophones, ce livre est en anglais mais c’est un peu toute la philosophie que j’ai tiré de la lecture de son chapitre dédié aux « Révisions » dont je vous parle aujourd’hui dans cet article. Grace à cette lecture, j’ai pris pleinement conscience du fait que j’étais en train de traverser un processus et que mon rôle, en tant qu’écrivain, était de garder la foi, mon objectif final en tête sans jamais me décourager. Par ailleurs, ce livre m’a également donné des conseils judicieux sur la façon de préparer l’écriture de mon second jet. Mais ca, j’imagine que cela sera l’objet d’un prochain article ! 😉

Et vous alors ? Vous avez des anecdotes sur l’écriture de votre 1er jet ? Des conseils ? Je serais ravie d’entendre votre vision et d’ici là, je vous souhaite de bons moments d’écriture!