Un trésor de famille – Episode 11

Pour ceux qui auraient loupé le début de l’histoire.

Cela fait maintenant plusieurs minutes que Mégane et Hector scrutent la carte, sans pour autant comprendre ce qu’ils sont censés en faire.
– Je ne comprends pas, si cet endroit se situe à l’intersection entre le monde des rêves, celui des esprits et le nôtre, ou peut-il bien se trouver?!
– Tu veux dire que l’étoile est un endroit qui n’existe dans aucun des trois mondes ?
– Ou bien dans les trois, j’avoue que, pour une fois, je n’en sais pas plus que toi…
Hector parait presque plus désemparé que Mégane. Tout deux poussent un long soupir lorsque la Grand-mère de Mégane tente d’entrer dans la chambre sans frapper. La porte reste heureusement bloquée par la commode que Mégane et Hector avaient pris la peine de déplacer.
– Mégane ? Qu’est-ce que tu fais nom de non ? La porte est bloquée. Tu peux m’ouvrir stp ?
Mégane se retourne vers Hector, les yeux affolés.
– Que fait-on Hector ? Si Grand-mère entre, elle va nous livrer à Archie sans le vouloir !
Hector a déjà sauté sur le rebord de la fenêtre, il a retrouvé son énergie et sa détermination.
– Alors pas le choix, on s’évade par le toit.
– Quoi ? Tu oublies que je ne suis pas un chat Hector. Je ne peux pas sauter du toit sans me faire très mal.
– Pas si tu descends dans l’arbre !
Mégane s’approche à son tour de la fenêtre pour évaluer ce nouveau plan.
– Mmmm, je crois que c’est faisable. Je me rappelle avoir grimpé dans cet arbre lorsque j’étais petite…
– Mégane, ouvre cette porte voyons, tu inquiètes ta Grand-mère !
C’est maintenant la voix d’Archie derrière la porte, il n’y a plus un instant à perdre. Mégane ouvre les deux pans de la fenêtre, suivant Hector qui se faufile avec souplesse sur les tuiles du toit.
– Ralala mais je crois pas à ce que je suis en train de faire. Quelle histoire !

– Vite Mégane, ce n’est pas le moment de mollir. Attrape la grosse branche là, tu devrais pouvoir te hisser sur le tronc rapidement.
Et effectivement, en quelques mouvements, Mégane et Hector se retrouvent au bas de l’arbre, sains et saufs.
– Bon, et maintenant ?
– Il faut nous éloigner d’Archie, nous avons besoin de temps pour réfléchir.
Mégane et Hector courent à toute vitesse pour se cacher sous le couvert des arbres. Ils se réfugient rapidement dans un trou de la haie se situant tout au bout du jardin. Le temps de reprendre haleine, Hector est tout à coup saisit d’une intuition.
– Et si nous allions vers les marais salants ? C’est bien ce lieu qui est représenté sur la carte dans ce monde ?
– Oui, bonne idée. En plus, je connais un chemin qui y mène. J’y suis allée plusieurs fois à Vélo avec mes parents. Mais cela me semble vraiment très loin à pied… le mieux serait de récupérer mon vélo dans le garage de Grand-mère.
– Et prendre le risque de retomber dans les mains d’Archie ? Pas question Mégane !
Juste à ce moment là, Archie et la Grand-mère de Mégane sortent de la maison en appelant Mégane.
– Mégane, ma chérie, où es-tu ? C’est pas drôle chérie, où es-tu? répète sa Grand-mère en boucle.
Archie est silencieux et scrute les environs de son œil perçant.
Mégane et Hector s’enfoncent plus profondément dans les fourrés.
– Tu as raison Hector, nous ne pouvons pas rester là, ils vont finir par nous trouver ! Allons chez mon ami Simon, ses parents louent une maison chaque été, pas trop loin d’ici.
– Attends un peu… Avance doucement sur ta gauche, si je me souviens bien, un gros blaireau à creuser son terrier par là l’été dernier.
– Un blaireau?? Quelle horreur !!
– Mégane ne fait pas ta froussarde ! Le blaireau est un animal aussi respectable qu’un autre.
– Mais il va me mordre !
– Mais non… Il a déménagé depuis longtemps. En revanche, une fois dans son trou, nous serons totalement invisibles de l’extérieur.
Mégane regarde Hector, peu rassuré par ses explications.
– Tu es sûr…
– Je passe devant si ça te rassure.
Et en quelques petits mouvements imperceptibles, Hector et Mégane finissent par disparaître totalement dans le sol de l’épaisse haie.

Pendant ce temps, Archie et Grand-mère ont fait tout le tour du terrain sans résultat.
– Je ne comprends pas quelle mouche la pique. Passer par la fenêtre ainsi ? Elle aurait pu se rompre le cou !
– Je comprends ton inquiétude, je vais t’aider à la retrouver. Où peut-elle être, tu as une idée ?
– Aucune, c’est la première fois qu’elle s’enfuit comme ça.
Mais Archie insiste :
– Je ne sais pas… À t-elle des amis dans les environs ? Un endroit ou elle irait spontanément se réfugier ?
– Elle s’entend plutôt bien avec le petit Simon qui passe l’été avec ses parents en bord de mer, mais le chemin qui mène à leur maison est cahoteux, je suis pas certaine que ce soit une bonne idée de m’y aventurer. La, c’est moi qui vais me rompre le cou !
– Allons-y en voiture, je suis garé derrière ta maison. Si elle est partie dans cette direction, nous devrions même pouvoir la rattraper rapidement.
Archie et Grand-mère s’agitent maintenant vers la porte d’entrée et ils s’éloignent d’un pas pressé vers le portail du jardin. Mégane et Hector se tassent encore un peu plus dans les fourrés.
– Je crois qu’ils sont partis.
– Attends encore un peu. Archie est rusé, il est capable d’avoir imaginé un plan pour nous faire sortir de notre cachette.
Quelques minutes plus tard, les deux acolytes entendent une voiture démarrer derrière la maison, et passer tout a coté d’eux, soulevant un gros nuage de poussière.
Mégane et Hector sont à deux doigts de s’asphyxier et parviennent à sortir de la haie avec leur lot d’égratignures !
– Super l’idée du blaireau, je suis griffée de partout.
– Ils ne nous ont pas trouvé, c’est tout ce qui compte. Tu crois que l’on peut récupérer ton vélo maintenant ?
– Ah oui, normalement, Grand-mère laisse toujours le garage ouvert.
– Bingo ! Il est pas magnifique mon vélo?
Hector a un peu mal aux yeux. Il n’a jamais vu un vélo aussi… rose ! D’un rose vif, presque fluo, avec des stickers brillants qui habillent les garde-boues, et un petit panier garnis de fleurs, roses, accroché sur le devant du guidon.
– Allez Hector, monte !
– Quoi, dans ce panier ridicule, tu plaisantes ?
– … Qu’est-ce qui ne va pas avec le panier ?
Hector soupire, le nombre de sacrifices qu’il aura dû faire pour survivre dans ce monde de brutes.
– Allons-y, direction « les marais Salants »…

La suite… pas avant le 26 Août, c’est la pause VACANCES qui s’approche !!!

Le mot du WE : RACONTER

Si vous venez sur ce Blog régulièrement, vous le savez, l’écriture est l’un de mes sujets de prédilection. Raconter des histoires n’est pas une activité que je prends à la légère, car je crois profondément au pouvoir des mots. Les histoires modèlent nos vies. Celles que l’on invente pour les autres, celle que l’on s’invente pour soi. Ne jamais sous-estimer la puissance des histoires, car aucune n’est jamais totalement fiction.

Devenir écrivain pour moi, loin de n’être « que » l’auteur d’un roman, c’est avant tout une posture, qui consiste à respecter l’écriture, et lui donner une place centrale dans sa vie. C’est ce que je m’emploie à faire, même si je sais que je n’ai pas encore totalement trouvé mes marques sur le sujet. Je cherche encore comment m’approprier totalement cette facette de moi-même. Mais cela ne gâche pas mon plaisir, bien au contraire, et je reste, plus que jamais, fascinée par tout ce qui touche à l’écriture, la lecture, l’univers des livres, les histoires. Et pour ce WE, je voulais vous partager deux histoires fondatrices, qui m’ont profondément marqué, et qui ne cessent de m’inspirer sur le chemin de ma propre expression. J’espère qu’elles pourront également vous plaire.

La Magie des mots (Magic Beyond Words)

Harry Potter fascine des millions de lecteurs partout dans le monde, mais le plus fascinant pour moi, reste l’histoire de son autrice. L’histoire d’une jeune femme en galère, qui finit par trouver sa voie en allant vers elle-même. Ce récit m’est tellement familier et il constitue un des scenario les plus stimulants pour moi. C’est le type de parcours qui me passionne et m’enthousiasme, car il nourrit tous les espoirs. J’ai adoré cette adaptation, sans prétention, de l’itinéraire personnel de J.K. Rowling. Je vous ai trouvé une version FR complète sur You Tube, même si je vous recommanderais plutôt de le trouver en VO pour plus d’immersion.

Ecrire pour exister (Freedom Writer’s Diary)

Encore une histoire vraie, une histoire incroyable ! Celle d’une professeure de banlieue dans l’Amérique des guerres de Gang qui, par la lecture et l’écriture, va apporter l’espoir à des adolescents déjà condamnés par une société ultra-violente. Cette histoire est la preuve vivante que raconter des histoires est un acte bien plus important que l’on ne l’imagine, un acte de résistance et de liberté ! Le film qui a été tiré de cette histoire n’est pas parfait, mais il a le mérite de témoigner de ce message si important pour moi: les histoires peuvent sauver des vies ! Et pour en prendre pleinement la mesure, je vous recommande la conférence TeDX qui donne la parole à Erin Gruwell, la professeure à l’origine de toute l’histoire. Une femme sensible et forte, qui par son humanité a su inspirer ses élèves à changer leur propre histoire.

Et vous? Quelles histoires vous inspirent? Quelles histoires aimeriez-vous écrire?
Un merveilleux WE à vous, nourrit de créativité et d’écriture !

Un trésor de famille – Episode 8

Pour ceux qui auraient loupé le début de l’histoire.

Cela fait maintenant plusieurs heures qu’Hector et Mégane se sont enfoncés dans la forêt à la recherche de la fiancée d’Hector. Mégane commence à trouver le temps long.
– Tu es certain de savoir où elle est ?
– Oui, les esprits n’aiment pas changer de lieu, lorsqu’ils trouvent un endroit où ils se sentent bien, ils y restent, souvent pour l’éternité. Ah, je sens une odeur de murier, nous approchons.
Mégane renifle l’air, mais ne perçoit rien, et elle commence à se demander si elle a bien fait de suivre Hector dans cet univers inconnu. Est-ce que toute cette marche pourrait être une diversion, pour la détourner de sa mission ? Ou peut-être est-ce un piège ? Peut-être Hector est-il un double agent à la botte d’Archie et d’Adrien ? Oui, ça serait tout à fait possible… Mégane ralentit le pas, rattrapée par des pensées de plus en plus perturbantes. Quand soudainement, un aboiement puissant se fait entendre à quelques mètres d’eux. Mégane bondit en arrière et se réfugie derrière un arbre, le cœur à 1000 à l’heure. Contre toute attente, Hector se précipite dans la direction du molosse avec des miaulements stridents. Mégane est tétanisée. Elle attend, le souffle court, et se maudit d’avoir écouté son cœur trop enclin à croire l’histoire attendrissante que lui a servit Hector. Elle agrippe l’écorce du tronc qui lui sert de refuge pour se donner du courage et guette les bruits d’une bataille… qui ne vient pas. En réalité, la forêt est subitement très calme et un grand silence envahit l’espace. Les secondes paraissent des minutes, les minutes des heures… Que se passe t-il ? Mégane ose jeter un œil sur le chemin, et ce n’est qu’au bout d’un temps insondable qu’elle entend une voix qui l’appelle.

– Mégane ? Tu peux venir, il n’y a aucun danger. Nous avons retrouvé Athéna !
Mégane reste soupçonneuse, elle regarde maintenant dans la direction de la voix d’Hector et attend de le voir apparaître pour bouger. Quelqu’un d’autre pourrait avoir usurpé sa voix pour la tromper ? Mégane se ressaisit, elle est en plein délire parano ! Qui aurait cru qu’il soit aussi stressant d’être mort. De quoi elle a peur en fin de compte ? Quelque peu rassurée par cette idée, Mégane ose un pas hors de sa cachette, lorsque Hector réapparaît à quelques pas d’elle, accompagné par l’un des plus gros chiens que Mégane aie jamais rencontré.
– Mégane, on l’a retrouvé ! Je te présente Athéna, ma fiancée. Athéna, voici Mégane, la petite fille d’Abigaïl.
– Euh… Tu… Athéna…
– N’aie pas peur Mégane, Je sais que je peux paraitre impressionnante… J’imagine que tu ne t’attendais pas à trouver un Rottweiler.
– Euh, un quoi ?
– C’est la race de chien dans laquelle ce vieux fou d’Adrien m’a transformé, lorsque j’ai refusé qu’il utilise la plume pour ses activités démoniaques. Et pour s’assurer de nous séparer, il a transformé Hector en chat… Mais j’imagine qu’il t’a raconté ?
– Mais ça n’a pas marché. Athéna et moi, nous aimons au-delà de tout. Même si je dois avouer que j’ai mis un peu de temps à m’y habituer. Les chiens, les chats, au début, j’ai cru que c’était dans mes gènes, et que je ne pourrais jamais dépasser mes réactions instinctives à chaque fois que je la voyais. Et puis, je suis parvenu à dépasser ces a priori pour me reconnecter à la force de notre amour. Vivre ensemble, c’est tout ce qui compte, mais pour cela, il nous faut partir du monde des esprits.
– Ça alors, Hector, tu me surprends. Je n’aurais jamais imaginé…
– Que je sois un humain, comme toi, transformé en chat ? Comment l’aurais-tu deviné ?
– Mais que faisais-tu chez Grand-mère ?
– La bonne nouvelle en étant transformé en chat, c’est que j’ai pu faire des aller-retour entre le pays des esprits et celui des vivants pour trouver une solution. Mon enquête a fini par me mener à ta Grand-mère, et puis à toi. Mégane, si ce que j’ai découvert est exact, tu es la seule à pouvoir nous délivrer de l’influence néfaste des jumeaux. Nous, et pas mal d’autres esprits retenus prisonniers ici.
– À ce propos, ne perdons pas plus de temps. Cette petite a besoin de récupérer la Plume au plus vite. À l’heure qu’il est, il est certain qu’Adrien est déjà au courant de votre arrivée, mais le moins de temps nous lui laissons pour se préparer, le plus nous aurons de chance de réussir !
– Athéna a raison. Mettons-nous en route, je te raconterai ce que je sais sur le chemin…

A la semaine prochaine !