Perfectionnisme & entrepreneuriat

Je suis perfectionniste, c’est certainement l’un de mes plus gros défauts et maintenant que je me lance dans mes propres projets professionnels, je me rends compte de la difficulté de concilier ce trait de caractère avec l’état d’esprit entrepreneurial. Entreprendre, de ce que j’en vois, c’est avant tout accepter l’incertitude, le doute, l’erreur, pas vraiment l’idée que l’on se fait de la perfection. Le plus ironique, c’est que le perfectionnisme est le défaut que j’ai le plus utilisé, avec une beaucoup de fierté, lors des entretiens d’admission ou d’embauche, au cours de ma vie. Une réponse que je pensais être une pirouette malicieuse dans un contexte où l’on est censé se montrer sous son meilleur jour. Je ne me rendais pas compte, à l’époque, de la réalité de ce perfectionnisme dans mon comportement, et encore moins à quel point il pouvait constituer un VRAI problème !

Quand je parle de perfectionnisme, les gens s’imaginent souvent que je suis cette nana ultra pointilleuse sur tout, qui fait peu de choses, mais qui les fait toujours avec une rigueur extrême. Ce n’est absolument pas le cas, car mon perfectionnisme ne s’exprime pas, du tout, de cette façon. Au contraire, il a plutôt tendance à me faire faire les choses avec un grand détachement, qui peut passer pour de l’indifférence, mais qui n’en est pas. Cette attitude me permet de calmer, un temps soit peu, l’angoisse qui m’étreindrait si, d’aventure, je prenais vraiment au sérieux la réalisation de ce projet. Elle a aussi l’énorme avantage de m’autoriser à me mettre en action, et même si j’aurais pu faire mieux, cela suffit souvent amplement pour voir avancer mes projets. Car le plus grand danger que je pressens, derrière les montagnes d’angoisses que charrie le perfectionnisme, c’est, purement et simplement, la mort de tous mes projets. Car la forme la plus aiguë de mon perfectionnisme, c’est la paralysie totale. Et je préfère bâcler mes projets, les saboter moi-même, plutôt que de ne pas pouvoir créer du tout. Pourtant, ce comportement n’est pas exempt d’effets indésirables. Je ressors de ce type d’expérience avec beaucoup de frustration, et surtout, une piètre estime de moi-même, car je sais, au fond de moi, que je ne donne pas le meilleur de ce que je peux faire.

La semaine dernière, je vous racontais les difficultés que je rencontre à me lancer dans la réalisation de mes rêves, et notamment, la création des vidéos pour mon Atelier Bullet Journal. Une semaine plus tard, le bilan me révèle que je suis à fond dans mes mécanismes pourris de sabotage. J’avance dans mon planning, en fermant les yeux sur des choses qui me dérangent, car je sais que si je m’arrête dessus, je ne suis pas certaine de savoir repartir. J’ai peur que si je regarde mes insuffisances en face, je me trouve tellement nulle que je n’ai d’autre choix que de tout abandonner. J’ai ruminé toute la semaine, avancé malgré mes résistances, appuyé sur l’accélérateur avec le sentiment que quelque chose n’allait pas. Un sentiment étrange, comme si je continuais de rouler en sachant pertinemment que le frein à main est serré. C’était usant, stressant, et contre-productif !

J’ai donc décidé d’arrêter de me mentir. J’ai respiré un grand coup, et j’ai tenté d’identifier ce qui me déplaisait vraiment. Je n’ai rien appris de nouveau, car je vous avais déjà fait part, semaine dernière, de la frustration que je ressentais à me voir chercher mes mots et bredouiller. Ma frustration vient de là. Et au lieu de continuer à nier le problème, j’ai accepté le fait que je n’étais pas satisfaite de ce résultat. J’ai accepté l’idée que je n’étais pas nulle, mais que j’avais juste des aspects à améliorer. La solution que j’ai trouvée, est d’une simplicité désarmante : prendre plus de temps pour me préparer. Je veux aller trop vite, avoir fini avant même d’avoir commencé. La leçon que j’en tire, c’est que la bienveillance vis-à-vis de soi-même est certainement la qualité la plus importante à avoir lorsque l’on se lance dans l’entrepreneuriat. Une douceur vis-à-vis de moi-même que je n’ai pas naturellement, une nouvelle porte qui s’ouvre pour moi, sur le long et passionnant chemin de l’entrepreneuriat.

Et vous ? Quel boss êtes-vous avec vous-même ?

Créer un Business qui me ressemble

Je vous en parlais semaine dernière, je travaille actuellement sur le projet de proposer une Newsletter mensuelle sur ce Blog. Mais il y a bien plus derrière ce projet qu’un simple envoi de mail mensuel. Car il m’a semblé opportun de profiter de cette occasion pour partager, gratuitement, avec vous, l’expérience du type d’Ateliers que je me donne pour vocation de créer. Une étape importante dans la construction de mon activité en ligne, puisque je vais enfin concrétiser l’une des nombreuses idées que j’ai pour ambition de construire dans une offre de Coaching vraiment personnelle. Par ailleurs, je crois également qu’après un an de réflexion, j’ai besoin de me prouver à moi-même que je peux réaliser une petite part du rêve qui, pour l’instant, n’existe encore que dans ma tête.

«  Donnez tout ce que vous avez. Quelqu’un pourrait aimer bien plus que vous ne l’imaginez. »

Henry Wadsworth Longfellow

Oser se dévoiler en partageant des sujets qui me tiennent à cœur n’est pas aussi simple qu’il y parait. Publier des articles emprunts de vulnérabilité est déjà un défi en soi, mais proposer une offre construite autour des valeurs qui me sont chères, c’est encore plus engageant. En faisant cela, j’accepte de m’exposer au regard des autres et à un potentiel rejet, ce qui n’est jamais facile. Ce qui me fait franchir le pas aujourd’hui, c’est principalement la foi que j’ai dans ces valeurs. Cette conviction s’est forgée au cours de ces années de frustrations où j’avais souvent la sensation d’être muselée et ne pas pouvoir les exprimer. Aujourd’hui que je suis à mon compte, il n’existe plus d’obstacles structurels et ne pas exercer cette liberté serait un véritable gâchis.

La valeur primordiale qui m’inspire et qui m’a orienté vers une formation de coaching, c’est l’Autonomie. C’est le chemin sur lequel je me trouve, c’est également celui que je souhaite transmettre. Au travers de cette vision, j’imagine créer des ateliers qui s’articulent autour de l’idée d’un coaching Autonome. Une approche qui consiste à donner les outils et former aux concepts de coaching qui aideront toute personne à se déployer par elle-même. La mission que je me donne est donc de donner les moyens, à tout un chacun, de devenir l’auteur ou l’autrice de sa propre vie.

Pour ce premier Atelier, j’ai trouvé que la thématique du Bullet Journal était la plus adaptée à une première expérience. Pour ma part, cela fait 3 ans maintenant que j’utilise un Bullet Journal et cette pratique intègre à elle seule tellement des sujets qui m’animent : le développement personnel, le fait de prendre sa vie en main, ma passion pour les carnets en tout genre et l’écriture papier. Si vous ne voyez pas de quoi je parle, je vous conseille de lire deux articles que j’ai déjà rédigé sur le sujet :
Vive le BUJO
Réconcilier Créativité & Productivité
Je sais que le sujet est très médiatisé, et certains pensent que c’est un phénomène de mode, mais je crois qu’il y a bien plus qu’une tendance derrière cet outil. Il constitue un système à la fois actionnable facilement et personnalisable qui a fait ses preuves et j’ai hâte de vous en partager ma propre vision pour qu’à votre tour, vous puissiez également vous le ré-approprier.

Depuis maintenant 2 semaines, je suis donc en mode Projet pour accoucher de cet Atelier et je retrouve l’excitation de créer et les challenges liés à la concrétisation d’une idée. Je me pose mille questions auxquelles je tente de trouver des réponses, un jour après l’autre. Quel format utiliser ? Quelle durée devrait avoir cet Atelier pour constituer un cadeau sans brader la valeur de ce que je vous offre ? Quel niveau d’exigence je me mets dans la création de ce premier module. Car je connais mes travers et le perfectionnisme et l’un de mes plus grandes résistances. Parfois, je mets la barre tellement haut que je ne parviens jamais à me lancer dans un projet. D’autres fois, j’attends de moi un tel niveau de perfection que je reste bloquée dans la phase de création, éternellement insatisfaite du résultat qui m’empêche de la clôturer. Pour éviter cela, j’ai plusieurs techniques. La première, c’est de me donner une date butoir pour lancer cet Atelier. La deuxième, est de vous la communiquer : fin du mois de juillet. Bien sûr, ça me met la pression, mais cela me donner aussi une échéance claire et je crois que c’est cela qui peut vraiment m’aider.

Et vous, vous avez des projets qui vous tiennent à cœur en ce moment? Comment vous organisez-vous pour les mettre en place ? Vous avez des techniques particulières ? Je suis toujours curieuse de tester de nouvelles choses !

Créer un Business avec le coeur

En entrant en École de Commerce, j’avais 3 choix de spécialisation possible : la voie financière, la voie entrepreneuriale, et la voie Marketing. Choisir le Marketing pour moi, c’était choisir l’humain. C’était m’intéresser aux motivations des gens, à la communication qui nous relie, à la créativité que l’on peut déployer pour se surprendre. Et cette vision du Marketing illustre finalement assez bien ce qui m’a tenu en haleine pendant si longtemps dans les différentes fonctions que j’ai occupé.

“Le marketing est une sorte de sociologie vénale, d’ethnologie de bazar dont le but est de savoir de quoi vous n’avez pas besoin et que l’on pourrait quand même vous vendre.”

Philippe Meyer – Portraits acides et autres pensées édifiantes

J’ai toujours été une incorrigible idéaliste, et cette définition du Marketing ne pourrait pas être plus éloignée des raisons qui m’ont fait choisir cette spécialité. Mais au final, je dois reconnaître que ces deux définitions constituent les deux faces d’une même pièce. Le paradoxe, c’est que ce sont mes “réussites” qui m’ont fait plonger du côté obscur de mes beaux idéaux. Car, aux fur et à mesure de mes expériences, au lieu d’écouter mes intuitions pour tenter de nouvelles choses, je me suis mise à reproduire des “best practices”, j’ai appliqué des formules toutes faites, sans m’apercevoir que je me mettais en pilote automatique. En perdant la connexion avec mon apport personnel, j’ai peu à peu perdu la connexion avec l’âme de mon métier. La faute à qui ? À quoi ?

J’incriminerais le perfectionnisme, ce souci de bien faire qui fait perdre pied avec toute réalité. J’incriminerais la peur de se tromper, tellement diabolisée dans le milieu de l’entreprise. J’incriminerais la glorification du « mental » et la dévalorisation de l’intuition. Car à force d’analyser, d’intellectualiser et de disséquer le comportement des personnes, on ne capte qu’une partie des informations nécessaires, et l’être humain est réduit au statut de « consommateur ». Ce que Philippe Meyer dénonce, c’est une approche que je ne pense pas mal intentionnée. Elle a juste oublié de prendre en compte l’organe de décision le plus fondamental lorsqu’il s’agit d’humain : le cœur.

“Écoute ton cœur et agit avec ta tête” 

Zéna Abdennebi – La vie

Maintenant que je me retrouve seule capitaine de mon navire, je n’ai qu’une envie, c’est de retrouver cette connexion à mes idéaux, cette connexion du cœur. Au centre de mes réflexions, le CRM, Customer Relationship Management, vaste sujet lorsque j’étais en entreprise. Car mon grand projet du moment, c’est de créer une Newsletter pour ce Blog. Remettre du cœur dans mon Business, c’est pour moi, oublier le “Customer Management” et se concentrer enfin sur ce qui m’anime : la relation.

Je n’aime pas le mot “Newsletter”, car ce qu’il évoque pour moi c’est : planning, contraintes, pratiques commerciales, base de données, et sincèrement, je n’ai aucune envie de m’imposer ça, et je suis certaine que cela ne vous manquera pas non plus ! Pourtant, quand je reviens au cœur, à mon intuition, j’ai très envie de développer du lien, de l’échange, du partage, d’initier une correspondance, que je serai aussi excitée d’écrire, que vous de recevoir. L’idée d’envoyer chaque mois une lettre personnelle aux ami.e.s de mon Blog m’enthousiasme. J’aime penser que je peux vous joindre, que nous sommes « en lien ». Pour initier ce projet qui me tient à cœur, j’ai voulu remplacer le mot “Newsletter” qui ne reflète pas mon intention, et je suis arrivée au mot “Respiration”. Alors voilà, j’envisage de vous envoyer des “Respirations”, une fois par mois, ni plus, ni moins, car ce moment doit rester précieux, rare. Un e-mail dans lequel je vous partagerai un sujet qui m’anime, une découverte que j’ai trouvé marquante, mes petites obsessions autour de l’écriture, la pratique d’un journal, le tarot… Qu’en pensez-vous ? C’est fou comme un simple mot peut changer la perspective d’un projet !

Cette jolie idée n’est-elle le fruit que de mon idéalisme? C’est possible, mais je suis trop excitée à l’idée d’en faire l’expérience pour m’en passer. Alors, restez connecté, et si vous êtes, comme moi, curieux de voir ce que cela peut donner, je vous donne rendez-vous d’ici quelques semaines pour tenter l’aventure ensemble. Je vous tiendrai au courant de l’état d’avancement du projet. D’ici là, prenez du plaisir à ce que vous faites, car c’est bien ce qui nous est personnel qui insuffle de l’âme à nos projets.