Un trésor de famille – épisode 2

Pour ceux qui auraient loupé le début de l’histoire.

Mégane, maintenant soutenue par Sophie et Pélops, risque un pied en dehors de sa chambre. Au bout de quelques minutes, ses yeux se sont habitués à la nuit, et elle distingue parfaitement la rampe d’escalier qui mène au salon. Elle ajuste la ceinture de sa robe de chambre, et avance avec ses compères, dans le couloir sombre. Mais au moment de passer la porte de sa grand-mère, son cœur bondit dans sa poitrine car un bruit effrayant lui parvient tout à coup de l’autre coté de la cloison. Elle est à deux doigts de rebrousser chemin lorsqu’elle reconnaît les ronflements sonores de sa grand-mère. Ce sont ces mêmes ronflements qui lui parviennent du canapé chaque après-midi, lorsque sa grand-mère s’y endort immanquablement sur son travail de tricot. Mégane lâche un grand soupir et prend le temps de reprendre ses esprits. Décidément, elle est bien trop stressée, il va falloir se détendre un peu si elle veut arriver à destination sans mourir d’une crise cardiaque à chaque pas ! Elle serre un peu plus Sophie et Pelops contre elle, retrouve son calme, et surtout l’excitation de la chasse au trésor, pour aller de l’avant. En haut des marches, Mégane se retrouve face à un nouveau défi dont elle se sait capable : parvenir à déjouer les marches grinçantes de l’escalier, pour arriver en bas sans réveiller sa grand-mère. Son poids léger est un avantage et sa mémoire un atout précieux. Elle connait bien cet escalier, elle a appris à en repérer les faiblesses. Silencieusement, Sophie et Pélops l’encouragent, et Mégane progresse avec une grande habileté. Arrivée en bas, elle est tellement concentrée sur sa performance qu’elle n’a pas vu les deux yeux luisants, qui la suivent avec attention, depuis le fauteuil du salon. Lorsqu’elle s’approche de la grande bibliothèque, elle se retrouve nez à nez avec ce regard jaune, inquisiteur, braqué sur elle. Elle parvient de justesse à étouffer un hurlement en serrant les dents et en lançant un petit cri de souris surprise gnniiiiiiiiiiiiii… mais son premier réflexe est de jeter ce qui lui vient en direction du monstre. Et ce qui lui vient, c’est le pauvre Pélopidas, qui se retrouve malgré lui en première ligne ! Finalement assez efficace, car en une fraction de seconde, la bête s’enfuit dans un vacarme de tout les diables avec un miaulement mécontent. Hector, le chat de Mamie. « Mon dieu qu’elle frayeur ! » comme dirait la grand-mère. Mégane est complètement bouleversée, son cœur bat la chamade et elle reste tétanisée en plein milieu de la pièce, attendant nerveusement que sa grand-mère se réveille, et vienne la gronder. Pourtant, après plusieurs minutes, il faut se rendre à l’évidence, les ronflements n’ont pas cessé, elle dort toujours à point fermé. Le salon est largement éclairé par un rayon de lune qui lui parvient par la fenêtre du salon. Mégane avance vers les rangées de livres bien alignés. Elle a le pressentiment que quelque chose d’important se trouve là, sur ces étagères poussiéreuses, que personne ne regarde jamais…

La suite mercredi prochain, si tout va bien ! 🙂

UPDATE: la suite est maintenant dispo ICI.

Le rien et le tout – V. Hugo

« Je ne suis rien, je le sais, mais je compose mon rien avec un petit morceau de tout.”

Victor Hugo, Le Rhin.

Cette semaine, j’aimerais souligner l’importance des petits pas, valoriser toutes nos contributions aussi minimes soient elles. Ne jamais douter que ces petits riens, que nous accomplissons dans nos vies pour avancer vers nos rêves, les construisent sans en avoir l’air. Ces petits riens paraissent bien fragiles, pourtant ils contiennent l’essence même de ce « tout » qui nous anime et vers lequel nous allons irrémédiablement. Alors, ne lâchons rien, et continuons à tricoter nos riens !

Bonne semaine, amis créateurs, amies créatrices ! <3

Un trésor de famille – épisode 1

Mégane a huit ans. C’est le premier jour des vacances qu’elle passe, comme toutes les vacances, chez sa grand-mère, pendant que ses parents travaillent. Elle aime beaucoup sa grand-mère, le problème est qu’elle habite au fin fond de la Bretagne, un endroit sauvage très joli, mais où il n’y a ni télévision ni ordinateur. Une sorte de désert numérique en marge de tout ce que Mégane connaît. Les journées paraissent toujours d’une longueur affligeante dans cette maison, et le seul moment vraiment excitant est celui où la vieille dame s’assoit sur son lit pour lui raconter les histoires les plus incroyables qu’elle ait jamais entendu. Parfois, ce sont des histoires qui font rire, d’autres soirs des histoires qui font peur. Ce soir, elle lui raconte une histoire un peu particulière, c’est une histoire de famille, une histoire vraie, une histoire qui lui vient de sa grand-mère à elle. Elle lui révèle l’existence d’un trésor familial caché dans la maison, depuis plusieurs générations, mais que personne n’a encore jamais trouvé. Mégane est tellement excitée par cette révélation qu’elle ne parvient pas à trouver le sommeil. Elle tourne et retourne dans son lit, et malgré ses efforts, elle ne fait que penser à ce trésor qui l’attend quelque part. La curiosité est trop forte, et pour tout dire, Mégane a sa petite idée sur l’endroit où pourrait être caché le trésor.

Cela fait déjà un certain temps maintenant qu’elle a entendu sa grand-mère se coucher, et elle n’entend plus aucun bruit dans la maison. Elle rallume sa lampe de chevet et décide de rejoindre le salon à pas feutrés. Pourtant, une fois dans le couloir de l’étage, Mégane ne se sent pas rassurée. L’étage est plongé dans l’obscurité et elle n’a pas l’habitude de se promener ainsi la nuit. Des ombres inquiétantes se dessinent dans les coins les plus inattendus et Mégane est très intimidée, elle hésite à se lancer. Se retournant vers son lit, elle aperçoit, Sophie, sa poupée préférée avec laquelle elle dort toutes les nuits depuis ses trois ans. C’est sa Maman qui a crée Sophie spécialement pour elle avec ses talents de couturière, et la lui a offert le jour de son anniversaire. Mégane et elle sont devenues inséparables, et sa présence rassurante va lui donner le courage dont elle a besoin. En passant devant la commode, les yeux de Mégane sont aimantés par ceux de Pélopidas, le petit chien en peluche offert par sa grand-mère lors des dernières vacances. Il semble attirer son attention pour lui demander de les accompagner. Elle l’attrape au passage, persuadée que Pélops, comme elle aime l’appeler, peut s’avérer un allié précieux. Mégane s’avance vers la porte de sa chambre, enfin prête à se lancer dans l’aventure…

La suite, c’est ici .