Le mot du WE : PHOTOGRAPHIE

Je suis sensible à l’image. J’ai une mémoire visuelle. J’adore partir en quête de beauté, que ce soit dans les lieux, les choses, chez les gens, mon œil s’accroche à je ne sais quelle aspérité qui rend ce que je vois beau et unique à mes yeux. Cette beauté donne un sens profond à tout ce qui m’entoure, j’ai la sensation qu’elle me permet de me connecter à la vie même. J’ai besoin d’elle, je n’en suis jamais rassasiée, et je n’ai de cesse de trouver de nouveaux moyens pour profiter de sa compagnie. La photographie fait partie des moyens que j’ai trouvé pour tisser un lien particulier avec cette beauté que je perçois. Une approche qui amplifie mon regard sur le monde et permet à cette beauté de pleinement se déployer.

Il y a plus de dix ans maintenant, ma vie entière s’effondrait. Je portais encore le deuil du décès de mon père, la tristesse d’une rupture douloureuse et le désarroi de la maladie de ma mère. Mais dans cette période de destruction, j’étais paradoxalement invitée à reconstruire. Me trouver un nouvel endroit pour vivre. Racheter des meubles pour m’installer. À l’époque, ma mère était obsédée par l’idée de m’offrir une télévision. Elle mettait autant d’ardeur à me convaincre que si ma vie en dépendait. Dans sa proposition, bien sûr, j’entendais son besoin de jouer son rôle de parent nourricier et la télévision n’était qu’un prétexte. En réalité, derrière cette offre tentante, je percevais un cadeau empoisonné. Car la télévision a un pouvoir hypnotique sur moi, qui peut paraître réconfortant à court terme, car grâce à elle, j’oublie tout, mes soucis, ma tristesse, mais j’oublie aussi mes envies, mes besoins et tout ce qui me relie à la vie. Et je suis persuadée que c’est dans les moments les plus difficiles de notre existence que nous avons le plus besoin de rester en lien avec la vie ! M’est alors venue cette intuition étrange, celle de troquer une télé contre un appareil photo. Ouvrir mes yeux, plutôt que de les fermer. M’attacher à ce qu’il reste de beau, malgré l’obscurité des jours sombres. Car la beauté ne cesse jamais d’exister et j’ai senti que la photographie pouvait constituer une alliée précieuse dans cette période difficile. Ma mère a accepté l’échange, je me suis retrouvée avec un appareil photo reflex.

« Le premier de la classe ignore le plaisir du cancre à regarder par la fenêtre. »

Robert Doisneau

Avec le recul de ces dernières années, j’ai le sentiment de ne pas être allée au bout de cette intuition et je suis restée une grande débutante en photo. A jouer les « premières de la classe » dont parle Doisneau, je me suis laissée rattraper par les contraintes du quotidien et je me suis coupée de cette source de joie que représente le simple fait de regarder autour de soi pour en apprécier la beauté. Plus les vacances approchent et plus il me parait essentiel pour moi de prendre le temps de me remettre à la photographie. Je piaffe d’impatience de devenir une touriste du quotidien, et je me délecte à l’avance en faisant quelques préparatifs qui, peut-être, pourront aussi vous intéresser. Je vous partage donc les quelques ressources du moment qui nourrissent mon futur projet :

LIVRE « Photographier au quotidien » d’Anne-Laure Jacquart

Anne-Laure Jacquart a écrit de nombreux livres sur la photographie et je ne les ai pas tous lus mais j’en ai plusieurs chez moi, et je trouve son approche à la fois simple, inspirante, décomplexée. Elle fait partie de ces photographes qui savent rendre la photo accessible, qui savent transmettre leur passion et je trouve son approche très pédagogique. Cet ouvrage me semble être le plus indiqué pour repartir aux bases, reprendre ses marques, et ouvrir grand le champ de ma créativité !

YOU TUBE – Chaine de Pierre T. Lambert

Je viens de découvrir la chaîne de Pierre, et j’y trouve énormément d’inspiration. Une approche créative et dynamique, mais ce qui me plaît particulièrement chez ce photographe, c’est son état d’esprit. Il déploie une grande curiosité, teste en permanence de nouvelles choses, n’héiste pas à remettre en cause sa pratique. Il semble entièrement engagé dans le désir d’apprendre et de s’améliorer en permanence. Pierre vit à l’étranger, il publie des vidéos en français et en anglais, et les deux types de contenus sont assez complémentaires.
En français, j’ai bien apprécié les vidéos conseils, telle que celle-ci, sur la photo de rue et la photo de voyage (vacances, vacances !):

En anglais, je raffole des challenges que Pierre organise avec d’autres photographes, pour faire un maximum de photos (portrait, photos de rue, etc…) dans un temps imparti. Cela pousse à lâcher la perfection et à se concentrer sur sa créativité, dans un cadre ludique et stimulant.

« Il n’y a pas d’instant décisif. C’est à vous de l’inventer. »

Robert Franck

Et si nous étions des touristes, le temps du WE ?

Un trésor de famille – Episode 10

Pour ceux qui auraient loupé le début de l’histoire.

Mégane ouvre les yeux. Elle met quelques instants à reconnaître sa chambre, comme lorsque l’on part en vacances et que l’on ne se souvient plus dans quelle maison on se réveille. Mais en une fraction de seconde, tout lui revient en mémoire. Elle se redresse d’un bond et se précipite dans l’escalier.
– Grand-mère, Grand-mère, où es-tu ?
– Mégane ? C’est toi ma Chérie ? Je suis dans la cuisine.
– Grand-mère si tu savais, je…
Les mots restent soudainement coincés dans sa gorge à la vue d’un visiteur, assis à la table de la cuisine avec sa Grand-mère. Stoppée dans son élan, elle se retrouve les bras ballants et les yeux fixés sur ce visage qui semble venir d’un autre monde…
– Mégane, ma puce, je te présente Archie, c’est un viel ami de ton Grand-père. Il est venu nous faire une petite visite. Assieds-toi, je vais te faire ton chocolat.
– Bonjour Mégane, je suis enchanté de faire ta connaissance. Ta Grand-mère m’a énormément parlé de toi. Mégane reste sans voix, incapable de bouger un cil.
– Mégane, qu’est-ce qu’il t’arrive enfin ? Ne reste pas plantée comme ça en plein milieu de la cuisine !
Cette dernière remarque sort Mégane de sa torpeur. Elle a bien trop peur pour s’empêcher d’interpeller l’homme qui se tient devant elle, comme un réflexe de protection :
– Qu’est-ce que vous faites là Archibald? Où sont Sophie et Pélops ? J’espère que vous les avez libérés ?

Un grand silence suit ses paroles. Tous les yeux maintenant braquées sur Mégane, mais personne ne lui répond. Pourtant, l’espace d’un instant, Mégane a capté l’ombre d’un sourire sur le visage de l’homme, elle pourrait le jurer ! L’homme finit par reprendre la parole.
– Tu connais Sophie ? Voilà une nouvelle qui m’enchante ! Mais si elle est ton amie, tu dois savoir qu’il est impossible de la tenir enfermée. Elle doit se promener au village avec d’autres amis.
Mégane est désarçonnée par cette réponse et tourne son regard méfiant vers sa Grand-mère.
– C’est étonnant effectivement. Sophie est la petite fille d’Archie, je ne me souviens pas que tu aies eu l’occasion de la rencontrer ?
– Mais non Grand-mère, je parle de ma poupée !
– Une poupée ? Ce que tu dis n’a aucun sens. Enfin Mégane, qu’est-ce qu’il t’arrive ?
Mégane est complètement désarçonnée par le regard courroucé de sa Grand-mère. Elle sent l’émotion la submerger et des larmes lui monter aux yeux. Elle tourne les talons, juste à temps, pour ne pas pleurer devant eux, et retourne en trombe dans sa chambre.

Sa première réaction est de pousser la commode devant la porte. Hors de question que, qui que ce soit, s’approche d’elle. Mégane a la sensation de s’être réveillée en plein cauchemar. La situation est grave, et elle ne peut plus compter sur personne. Même sa Grand-mère semble l’avoir abandonné. Mégane est dépitée, elle se laisse glisser au sol, envahie par une vague de désespoir.
– Qu’est-ce que je vais devenir?
Elle se recroqueville sur elle-même, les mains dans la poche ventrale de son Sweat lorsque ses doigts rencontrent un objet dur qu’elle avait complètement oublié. Elle attrape l’objet et le sort de sa poche. C’est le livre qu’Hector l’avait poussé a subtiliser dans la bibliothèque d’Archie.
« L’île au trésor » de Robert Louis Stevenson. Mégane l’observe, interdite. Elle le feuillette avec une curiosité désespérée, et en toute fin d’ouvrage, elle tombe sur une étrange carte. Ce qui attire l’attention de Mégane, c’est que cette carte semble avoir été dessinée à la main. Et à la regarder de plus près, elle trouve, dans la mention de trois royaumes présentés, des similitudes étranges avec les lieux qu’elle a récemment visité. Le premier est nommé « Royaume du Château noir, le second « Royaume des Esprits », et le dernier « Royaume de la Reine Maudite ». Les illustrations sont simples, mais Mégane y reconnaît distinctement la tour du Château d’Archibald, la cabane de la forêt où elle a rencontré Athéna dans le monde des Esprits, et enfin… Le paysage des marais salants qui résident a quelques kilomètres, à peine, de la maison de sa Grand-mère. Mégane reste plusieurs minutes, figée devant la page.

– C’est parfait, Mégane, la carte est enfin complète !
Mégane lâche un cri de surprise et s’écarte prestement de la commode, comme si une bombe venait d’y exploser !
– Ohlala ce que tu peux être nerveuse par moments…
– Hector ? Tu es là ?
La voix de Mégane se brise, ses nerfs lâchent, ça fait beaucoup trop d’émotions pour un début de journée !
– Oui, Archie m’a sous-estimé, je n’aurais pas pris le risque de me rendre avec toi dans le monde des morts si je n’avais pas été sûr de pouvoir en revenir.
Mégane s’approche d’Hector et lui ouvre les bras. Il s’y blottit et se serre contre son cœur en ronronnant, conscient que la fillette a besoin de réconfort.
– Je suis si heureuse de te voir, lui dit-elle, des sanglots dans la voix. Je ne sais plus quoi faire. Archie est dans la cuisine avec Grand-mère. Et elle ne se souvient pas de Sophie. Je ne comprends plus rien a ce qu’il se passe !
– Archie est ici ? Il a été bougrement rapide ! Ta Grand-mère est certainement sous l’emprise d’un sortilège et si Archie est avec elle, c’est qu’il s’est aperçu de la disparition du livre. Nous n’avons pas beaucoup de temps. Refais voir la carte pour voir ?
Mégane lâche Hector et tout deux s’installent cote à cote sur son lit. Elle rouvre le roman à la page de la carte et découvre avec stupeur un triangle rouge lumineux qui n’était pas la, l’instant d’avant. Les yeux ecarquillés, elle observe la forme écarlate qui relie chacun des trois royaumes, désignant en son centre un lieu identifié par une étoile.
– Ca alors ! Ce triangle n’était pas là il y a une minute !
– C’est normal, la carte a été activée par ton passage dans chacun des trois royaumes. Elle va pouvoir maintenant nous révéler où se cache le trésor de ta famille…

La suite des d’ici une quizaine… A très vite !

Le mot du WE : RACONTER

Si vous venez sur ce Blog régulièrement, vous le savez, l’écriture est l’un de mes sujets de prédilection. Raconter des histoires n’est pas une activité que je prends à la légère, car je crois profondément au pouvoir des mots. Les histoires modèlent nos vies. Celles que l’on invente pour les autres, celle que l’on s’invente pour soi. Ne jamais sous-estimer la puissance des histoires, car aucune n’est jamais totalement fiction.

Devenir écrivain pour moi, loin de n’être « que » l’auteur d’un roman, c’est avant tout une posture, qui consiste à respecter l’écriture, et lui donner une place centrale dans sa vie. C’est ce que je m’emploie à faire, même si je sais que je n’ai pas encore totalement trouvé mes marques sur le sujet. Je cherche encore comment m’approprier totalement cette facette de moi-même. Mais cela ne gâche pas mon plaisir, bien au contraire, et je reste, plus que jamais, fascinée par tout ce qui touche à l’écriture, la lecture, l’univers des livres, les histoires. Et pour ce WE, je voulais vous partager deux histoires fondatrices, qui m’ont profondément marqué, et qui ne cessent de m’inspirer sur le chemin de ma propre expression. J’espère qu’elles pourront également vous plaire.

La Magie des mots (Magic Beyond Words)

Harry Potter fascine des millions de lecteurs partout dans le monde, mais le plus fascinant pour moi, reste l’histoire de son autrice. L’histoire d’une jeune femme en galère, qui finit par trouver sa voie en allant vers elle-même. Ce récit m’est tellement familier et il constitue un des scenario les plus stimulants pour moi. C’est le type de parcours qui me passionne et m’enthousiasme, car il nourrit tous les espoirs. J’ai adoré cette adaptation, sans prétention, de l’itinéraire personnel de J.K. Rowling. Je vous ai trouvé une version FR complète sur You Tube, même si je vous recommanderais plutôt de le trouver en VO pour plus d’immersion.

Ecrire pour exister (Freedom Writer’s Diary)

Encore une histoire vraie, une histoire incroyable ! Celle d’une professeure de banlieue dans l’Amérique des guerres de Gang qui, par la lecture et l’écriture, va apporter l’espoir à des adolescents déjà condamnés par une société ultra-violente. Cette histoire est la preuve vivante que raconter des histoires est un acte bien plus important que l’on ne l’imagine, un acte de résistance et de liberté ! Le film qui a été tiré de cette histoire n’est pas parfait, mais il a le mérite de témoigner de ce message si important pour moi: les histoires peuvent sauver des vies ! Et pour en prendre pleinement la mesure, je vous recommande la conférence TeDX qui donne la parole à Erin Gruwell, la professeure à l’origine de toute l’histoire. Une femme sensible et forte, qui par son humanité a su inspirer ses élèves à changer leur propre histoire.

Et vous? Quelles histoires vous inspirent? Quelles histoires aimeriez-vous écrire?
Un merveilleux WE à vous, nourrit de créativité et d’écriture !