Mes 10 plaisirs coupables

Aujourd’hui je voulais vous parler de l’inspiration et des sources parfois improbables qu’elle peut aller chercher. En effet, dans la découverte de mon propre processus créatif, j’ai pris conscience qu’en matière d’inspiration, comme en amour, on ne choisit pas ses coups de cœur. Parfois ce sont des attirances que l’on approuve intellectuellement et parfois ce sont des obsessions que l’on préfèrerait garder pour soi, voire mettre sous le tapis. Mais j’ai fait l’expérience que la Créativité détestait ça, que j’ai honte de certaines des choses qu’elle a choisit pour moi. C’est un peu comme si je lui faisais remballer un cadeau qu’elle aurait voulu me faire. Ça la vexe et ce n’est pas dans mon intérêt que nous soyons brouillés. Alors j’ai décidé de faire la Paix avec elle et d’assumer au grand jour, ces petits plaisirs coupables qui nourrissent malgré moi mon imagination et m’ouvrent des portes inattendues.

Quand on y regarde de plus prêt, il apparait que la plupart de ces « plaisirs honteux » sortent tout droit de l’univers de l’enfance ou de l’adolescence et ce n’est pas un hasard. Car c’est bien notre enfant intérieur qui est au commande lorsque l’on souhaite laisser parler notre « moi artistique ». Et vouloir lui enlever ses jouets est le meilleur moyen pour le voir bouder et faire la grève créative. Vous vous souvenez de votre determination lorsque l’on essayait de vous forcer à manger les épinards quand vous aviez 6 ans ? La même ! Alors si, comme moi, vous voilez voir avancer vos projets créatifs, il est grand temps de vous réconcilier avec ces souvenirs, finalement plutot savoureux, de votre enfance. Alors allez-y, me laissez pas toute seule, balancez moi vos addictions ! Certain.e.s., peut-être, vous jugeront, ce ne sera pas moi ! ;P

Je suis douée en sport !

Vous le savez, je porte une attention particulière aux histoires, et en ce moment, je m’intéresse de plus près à celles que je véhicule sur moi. Il y a les histoires qui me rassurent, celles qui m’encouragent, mais aussi, parfois, des histoires obsolètes que je continue de colporter à mes dépens. Cet article, j’étais à deux doigts de l’intituler « Je suis nulle en sport », car tel est le scénario qui se joue dans ma tête depuis le collège. Pourtant, quand je prends un peu de recul, je constate que j’apprécie de me bouger, que j’ai plutôt une bonne endurance et une tonicité naturelle, qui, si je les utilisais à leur juste mesure, pourraient me permettre de déployer une pratique sportive épanouissante. Pourtant, sous couvert d’une auto dérision à laquelle je me suis habituée, je m’aperçois que je participe activement à faire perdurer, malgré moi, des pensées limitantes. Et le trait d’humour passé, je me rends compte qu’il reste toujours quelque chose de ces mots, exprimés sans vraiment les penser.

« Que vous pensiez être capable ou ne pas être capable, dans les deux cas, vous avez raison »

Henry Ford

Depuis quelques années maintenant, je fais du Yoga de manière régulière et cette pratique m’a fait énormément progresser dans la conscience de mon corps et de ses capacités. Je me suis notamment pas mal améliorée en matière de souplesse , mais il reste, malgré moi, un sujet sur lequel je n’évolue pas, c’est celui de la force physique. Et le plus étonnant, c’est qu’à chaque fois que je pourrais avoir l’occasion de la développer, mon mental abdique souvent bien avant que mon corps ait montré ses limites. Mon mental me renvoie ce message qui me semble de plus en plus aberrant :

«  tu es faible physiquement, et surtout, tu n’es pas capable de développer de la force »

D’où me vient cette idée? Et surtout, pourquoi continuer de l’entretenir alors que, manifestement, elle m’empêche d’aller de l’avant et de déployer un potentiel qui reste inexploité ?

Nous parlions ce WE avec une amie, de l’importance du mental dans la pratique sportive, et elle me relatait un épisode de Kohlanta qui l’avait particulièrement marqué. Si vous êtes un adepte de l’émission, l’épreuve des « poteaux » ne vous est pas inconnue. Elle consiste à rester sur un promontoire dont on enlève progressivement de la place pour s’y tenir debout. Cet exercice est beaucoup plus physique qu’il n’en a l’air, car il demande une grande maîtrise de son corps pour gérer son équilibre, mais il est avant tout un exercice mental.

Ne pas laisser son esprit entamer sa confiance, ne pas l’écouter lorsque les messages qu’il relaie sont contraires à nos projets, c’est un exercice à part entière. Pour ma part, la pratique du Yoga et de la méditation ont constitué des alliés précieux sur ce chemin difficile, car ils me permettent justement de prendre le recul nécessaire à une meilleure conscience de cette annexion du corps par le Mental. C’est le point de départ essentiel pour tenter une ré-écriture de ce scénario qui m’empêche d’accéder à mon potentiel. Aujourd’hui, j’ai envie de vivre une nouvelle histoire. Une histoire dans laquelle je pourrais profiter de mes capacités naturelles, mais aussi dans laquelle j’aurais plaisir à les développer pour m’épanouir pleinement. Une histoire qui dirait :

« Je suis douée en sport. J’ai une capacité à apprendre et à apprécier mes progrès, quel que soit le niveau auquel je me trouve. »

Cette épreuve des poteaux, j’ai le sentiment de l’avoir déjà vécu, plusieurs fois, à ma manière. Et certainement que vous aussi? Ce sont ces défis récurrents qui interviennent à chaque fois que je me confronte à mes propres limites. Mais dorénavant, j’ai une alternative à mes vieux schémas, un nouveau scénario auquel me raccrocher quand le doute reviendra frapper à ma porte mentale. Je crois qu’il s’agit de lâcher la volonté, trop facilement ébranlée par les pensées limitantes, et de la remplacer par une confiance que je vais devoir nourrir, au jour le jour. M’ancrer dans mon nouveau scénario jusqu’à ce qu’il remplace l’ancien. Le travailler comme un muscle à part entière.

Et vous ? Quels sont les histoires que vous vous racontez et qui vous limitent? Vous sentez-vous prêt.e pour la prochaine épreuve des poteaux? 😉

Embrasser l’insécurité

Ami écrivain, amie écrivaine,

Comment s’est passé votre semaine d’écriture ? La mienne a été pas mal mouvementée et m’a confronté à une nouvelle réalité, celle d’embrasser l’insécurité de créer. Embrasser qui ? Quelle insécurité ? Encore un nouveau virus exotique menaçant ? En fait, plus les semaines décriture de mon 2ème Jet avancent (Previously dans #maviedecrivain pour ceux qui arrivent en cours de route) et plus je me rends compte que le contrôle est mon ennemi public numéro 1. Le manuscrit de mon roman ressemble actuellement à la surface frémissante du plomb sur le point de se changer en or (dans le meilleur des cas), mais tu vois, ca frémit, mais pour l’instant l’alchimie ne se passe pas. Pourquoi ? Ben, j’ai peur que ça m’explose à la gueule pardi ! Toi aussi, tu as eu Mr Gavin en cours de Chimie au Lycée ? Peut-être pas, sinon tu saurais que toute expérience non contrôlée finit toujours par un fiasco ! Alors moi, dés que je sens que mon imagination pourrait partir en vrille, et bien, je mets un couvercle dessus, pour bien refroidir tout ça. Super efficace, ça brule pas mais ça prend pas non plus. La seule chose à faire: lâcher prise… Mais comment?! Je crois que cette semaine j’ai trouvé une réponse à cette question, et c’est d’embrasser l’incertitude de ne pas savoir si cette effervescence va se transformer en or ou en purin. C’est quand même dingue, parfois j’ai la sensation que je suis plus à l’aise avec l’idée d’être sure de me planter plutôt que d’être dans l’incertitude de réussir. Ça peut pas durer.

“100% des gagnants ont tenté leur chance.”
La Française des jeux

Celui (ou celle) qui a pondu ce slogan est un génie. Je devrais faire imprimer des posters et les placarder partout dans mon bureau. Et puis aussi relativiser, parce qu’à bien y réfléchir, prendre des risques dans un bureau chauffé, dans ma maison, au cœur d’une petite ville de province, ca reste quand même assez sécuritaire. Le danger est complètement virtuel, mais il prend sacrément de la place ! Raaaa la peur de se planter, c’est un truc que l’on nous apprend depuis tout petit. Et bien moi, je peux te dire que je l’ai bien assimilé cette leçon là. Mais je ne vais pas me laisser faire. Si ça continue, je vais m’organiser une session par jour de plantage, histoire de dédramatiser et de me sortir de ce conditionnement nauséabond. Et toi, tu fais comment pour gérer cette prise de risque que nécessite la créativité ? Sache que toutes solutions m’intéressent. 😉
Un merveilleux we à toi.

Aurélie