Redevenir un débutant

Devenir entrepreneur, c’était un rêve que j’ai caressé pendant de nombreuses années avant de me lancer, alors j’y ai projeté beaucoup de fantasmes. Et forcément, une fois confrontée à la réalité, tout ne s’est pas passé exactement comme je l’avait espéré. J’avais imaginé que tout serait naturel et fluide, que je trouverais mon chemin sans obstacles, mais il n’en est rien. Et c’est après plusieurs mois de remises en question, quasi-quotidiennes, que je me rends compte que tout cela est NORMAL. J’ai juste oublié ce que cela fait d’être un débutant. J’ai juste besoin de me rafraichir la mémoire et de me souvenir comment c’était, d’apprendre à marcher. Etre maladroit. tomber. Se relever, sans se sentir jamais complètement stable. Avancer, d’un pas mal assuré. Que de frustrations dont je n’avais plus l’habitude ! Mais, il est évident que c’est le prix à payer, si on veux tenir debout par soi-même, et devenir pleinement autonome.

Être débutant. A nouveau. Voila un challenge qui promet de ne pas s’ennuyer. Mais comment m’y prendre? Mon coté « bonne élève » s’agite en moi, et lève le doigt, en proie à une grande excitation : – Moi je sais Madame, je sais comment faire ! Je peux te faire une liste, longue comme le bras, de toutes les choses que tu DOIS absolument faire pour réussir.
Ahh faire un plan, mes coller des contraintes. Encore. J’avais pas dit que je voulais trouver une autre façon de travailler ? N’est-ce pas la raison première pour laquelle j’ai décidé de sortir du salariat ? L’attitude volontariste qui vise à tenter de devenir le « parfait petit entrepreneur », j’ai testé, et c’est épuisant ! Alors j’ai décidé de prendre la peur de l’échec à rebrousse poil, en réfléchissant aux 3 attitudes qui garantissent le fiasco :

1/ SE COMPARER
Vous imaginez, si tous les bébés du monde regardaient leurs parents, leurs frères et sœurs plus âgés, en se comparant? J’entends d’ici la complainte : – Non mais jamais je vais y arriver ! Pourquoi je marche pas comme Papa? Pourquoi je cours pas comme Gustave? Peut-être que je ne suis pas faite pour marcher ? Oui, ça doit être ça. Je vais ramper toute ma vie !
PERSONNE ne réagit comme ça bébé, alors pourquoi le faire maintenant ? Le bébé incarne pour moi l’esprit même du débutant. Il regarde sa famille comme l’objectif à attendre, une source d’inspiration plutôt qu’un sujet de comparaison. Il mets en place un mécanisme de mimétisme d’autant plus efficace qu’il ne doute pas un instant qu’il parvienne à son but.

2/ SE BRAQUER A CHAQUE ERREUR
Je me vois bien faire. Chaque obstacle, chaque erreur, est un caillou supplémentaire dans ma chaussure. Je m’énerve, je me plains, et je suis chaque fois à deux doigts de vouloir arrêter de marcher plutôt que de chercher comment sortir ces foutus cailloux de ma chaussure ! Quand je me braque, j’ai tendance à mettre en place deux types de comportements. Soit je m’assoie sur le bord du chemin en me plaignant, soit je continue à marcher à m’égratignant le pied jusqu’au point de rupture. Dans les deux cas, non seulement ça fait très mal, mais en plus, ça bloque ma progression. La bonne nouvelle du jour, c’est que si un caillou est rentré, il doit pouvoir ressortir…

3/ S’IMPATIENTER
Je veux écrire un livre. Ça fait des années que j’y pense. Ça fait des années que je commence. Et plus les années passent et plus je m’impatiente, parce que je suis pas encore arrivée au bout de mon projet. Je veux le Graal, je le veux tout de suite ! Or si on se souvient du film « Indiana Jones et la dernière croisade », ce sont les aventures que traversent Indy & ses amis qui m’ont régalé. Le Graal ne constitue pas l’intérêt du film (il ressemble d’ailleurs à un vieux gobelet tout moche), il n’est qu’un prétexte à vivre une expérience incroyable. En me focalisant sur l’objectif plutôt que sur les étapes pour y arriver, je me coupe de la meilleure partie du film. Heureusement que les scénaristes d’ Hollywood ne s’impatientent pas pour créer leurs histoires !

Bon, je crois que je vais m’employer à « faire le bébé » un peu plus souvent. Comme quoi, les maitres ne sont pas toujours ceux que l’on croit ! 😂

Le sacre de la « pression » – Doc Rivers

 » La pression est un privilège »

Doc Rivers

Doc Rivers est un ancien joueur de basketball, et actuel entraîneur dans la NBA. Dans un documentaire sur Netflix que j’ai vu récemment, il prononce cette phrase qui a résonné en moi, comme une déflagration : « La pression est un privilège ».
Depuis que j’ai décidé d’entreprendre, et de monter mon propre business, je me rends compte des responsabilités que cela représente. Les attentes sont énormes, et il me semble que la pression que je me mets n’a rien a voir avec celle que je pouvais ressentir en tant que salariée. Je suis désormais mon propre patron, et je n’en ai jamais rencontré de plus exigeant. 😜 Face à cette réalité, ce que je m’applique à faire depuis des mois, c’est de trouver comment me libérer de cette pression. Je me débats, pour renforcer ma confiance en moi et en l’avenir, comme si je repartais de zéro. Comme si j’avais pris la décision de faire table rase du passé, et de recommencer une vie professionnelle totalement nouvelle. Ce que je perçois, maintenant, à la lumière des mots de ce Coach, c’est que si aujourd’hui, j’ai la pression, c’est que j’ai les moyens de mes ambitions. Les quarante dernières années de ma vie ne m’ont pas rien appris. Je ne suis pas un nouveau-né. J’ai acquis des compétences. Je me suis construit une certaine sécurité matérielle et psychologique. Je bénéficie de toutes ces conditions qui font que je suis, aujourd’hui, en mesure de réussir. Car si j’étais certaine d’échouer, où serait la pression ? La pression vient du fait que j’ai la possibilité de réussir. Et ça, effectivement, c’est un véritable privilège. Pouvoir parvenir à construire une activité qui n’ait pas uniquement pour but l’indépendance financièrement, mais aussi l’ambition de contribuer au monde à ma façon, est une chance exceptionnelle ! Et si la pression que je ressens exprime la possibilité que je parvienne à mes fins, alors elle devient le plus beau des présages. Une voix encourageante qui me souffle que la réussite est à ma portée et que mon travail, au quotidien, est juste de persévérer.

Alors persévérons ensemble, auteurs et autrices de nos vies ! Et cette semaine, accueillons la pression comme l’assurance que la réussite n’est pas aussi loin que nous nous l’imaginons ! 🤩

Apprivoiser son critique interne – Le perfectionniste

Je ne vous apprends rien, lorsque l’on veut créer et entreprendre, que ce soit dans un cadre artistique ou dans la vie de tous les jours, nous faisons immanquablement face à des résistances et, pour ma part, le critique interne constitue l’une des résistances les plus présentes. J’ai pris le temps de me renseigner sur le sujet, pour m’apercevoir qu’il n’y avait pas une, mais sept sortes de critiques internes qui se relayaient à tour de rôle pour nous mettre des bâtons dans les roues. Je vous mets le lien vers l’étude que j’ai trouvé ICI (site US).

Cette découverte m’a ouvert les yeux sur l’étendue du problème et j’ai décidé de m’intéresser à chacune de ces facettes. Car il faut se rendre à l’évidence, ces critiques internes feront toujours partie de l’aventure de notre vie. Alors comment continuer d’avancer dans les meilleures conditions possibles ? Comment transformer toutes ces frustrations en un chemin de développement ? J’ai sorti mon Journal d’Exploration pour me ré-approprier cette relation à moi-même. Je vous partage le processus de cette expérimentation, en commençant par la rencontre du premier profil de critique.

PROFIL 1 - Le Perfectionniste

- Tout doit être PARFAIT
- Exigence maximum
- Rien n’est jamais terminé
- Rien n’est suffisamment représentatif de ce que l’on veut faire
- Encourage à se conformer
- Peur du rejet et du jugement d’autrui
- Miroir d’attente d’un parent

Je crois que nous sommes nombreux à être très sensibles à cette voix là. D’ailleurs, j’ai le sentiment de vous en parler régulièrement, car c’est l’un de mes critiques les plus actifs. Et bien OK, faisons connaissance :
Comment tu t’appelles ?
Gontran, je suis aristocrate. Je vis dans l’élite et je ne vis qu’entre élites.
Qu’est-ce que tu me veux ?
T’aider à être meilleure. À t’élever vers les cimes ! Je ne me satisfais de rien de moins que l’excellence. Nous avons un certain standard à défendre ensemble. Par ailleurs, je te protège aussi de la souffrance de l’échec et de l’humiliation d’une piètre performance. Avec moi, tu seras une star ou rien.
Donne-moi un exemple de ta dernière intervention :
Ton Atelier BUJO n’est pas représentatif de ce que tu veux déployer sur ce Blog en terme de développement personnel. À ta place, je le retirerai. Par ailleurs, j’ai crois que beaucoup de tes articles sont un peu « hors-sujet ». La aussi, je ferai du ménage pour ne parler que de ce qui est vraiment important.

Idéalement, je vais prendre le temps de discuter plus longtemps avec Gontran sous la forme d’un dialogue que j’écris à la main dans mon Journal et qu’il serait trop long (et parfois très personnel) de vous partager ici. L’idée, c’est de laisser à Gontran la place de s’exprimer. Ne pas le censurer, juste l’écouter. Voir ces pensées, très dures, qui nous habitent malgré nous est perturbant. Mais c’est aussi très libérateur, car on peut enfin les mettre à l’extérieur et les observer avec plus de clarté pour y répondre.

MERCI Gontran
L’ étape suivante consiste à reconnaître que ces mécanismes internes existent pour une bonne raison. Nous ne pouvons pas continuer de vivre en pensant que nous sommes notre propre ennemi. Partir du principe que tout cela part d’une bonne intention et je reconnais alors qu’il y a du bon dans ce que Gontran tente de m’apporter à sa manière un peu brusque.
Je le remercie :
– Pour vouloir le meilleur pour moi
– Pour me challenger en pointant les choses que je peux améliorer
– Pour me valoriser en espérant de moi l’excellence
– Pour souhaiter que tout le monde m’aime
– Pour me protéger du rejet et du jugement extérieur

COMMENT DEVENIR AMIS ?
Pour que nous soyons amis, c’est maintenant à moi de m’exprimer sur mes besoins afin que notre relation soit plus équilibrée. Dans une relation saine, chacun est en mesure d’entendre et de respecter les besoins de l’autre. Voilà les miens :
– De faire preuve de plus de souplesse et de bienveillance à mon égard
– De voir les imperfections comme un chemin d’apprentissage
– D’envisager l’échec comme une étape et non une finalité dans le processus créatif
– De ne pas donner autant d’importance aux jugements extérieurs
– De valoriser mes intuitions
– De me faire plus confiance

DROIT DE RÉPONSE
Par rapport à la remarque de Gontran sur mon Atelier et le contenu de mon Blog, j’ai décidé de donner la parole à la meilleure part de moi-même, celle qui croit en moi et me soutient en toute circonstance :
Cet Atelier BUJO est représentatif de là où j’en suis aujourd’hui dans mon parcours pour déployer une offre d’ateliers en développement personnel. La création de cet Atelier m’a beaucoup appris et les retours que je reçois alimentent mon processus créatif. Il constitue une première étape dans la concrétisation de mes projets et j’en suis fière. Idem pour les articles de mon Blog. Chaque nouvelle parution constitue un pas dans la réalisation de mes projets. Sois patient, les choses se mettent en place.

Tout cela vous paraîtra peut-être un peu fou, mais ce processus d’écriture est très agréable et très doux. Une méthode d’auto-coaching efficace pour peu que l’on s’autorise ce temps d’introspection. La vie d’un entrepreneur est pavée de frustrations et prendre le temps de les clarifier, de les déposer sur le papier, de les faire exister autrement que dans ma tête, me libère l’esprit et fait descendre mon niveau de stress.

Et vous ? Quel type de critique est le plus actif chez vous? Le perfectionniste en fait-il partie ? Quel nom lui donneriez-vous ?

A bientôt pour la suite des profils !