L’illusion de l’inspiration sur Instagram

Sans être une grande adepte des réseaux sociaux, j’avoue que je suis assez fascinée par Instagram. J’aime les images. Je pourrais passer des heures (et parfois, je le fais!) à faire défiler le contenu des centaines de comptes auxquels je suis abonnée. Car ces abonnements sont un peu un concentré de toutes les thématiques qui m’intéressent, et le fait d’en visualiser le contenu en un seul coup d’œil (une image vaut 1000 mots!) est addictif. Dans un premier temps, j’ai trouvé ce réseau social parfait. Il me stimulait. Il constituait pour moi un énorme shoot de beauté et une grande source d’inspiration.

Avec le temps, j’ai néanmoins constaté que, non seulement cette stimulation avait tendance à s’éroder, mais qu’à plus long terme, elle me faisait même tomber dans une certaine paresse créative. Ce que j’entends par là, c’est qu’au fil de mes utilisations, je me suis constitué un univers de créateurs et de créatrices, qui m’alimentent toujours de la même manière, et du coup qui finissent pas limiter mon imaginaire. @Bambichose en parle également très bien dans une vidéo qu’elle à consacré à la quête de son propre style (la vidéo est un peu longue alors je vous ai fait commencé le lien au moment où elle parle de ce point spécifique).

Les algorithmes agissent comme une sorte de bulle créative qui ne nous montre qu’un certain type de contenu, comme s’il n’existait qu’une façon de s’exprimer créativement. Le modèle auquel vous réagissez le plus, va devenir votre norme. L’impact sur notre capacité à créer est assez catastrophique, car au lieu de nous inspirer, cette exposition à répétition finit par agir sur notre cerveau comme un conditionnement visuel. C’est comme si nous éduquions notre cerveau à voir la beauté d’une certaine façon.

Voilà pourquoi les activistes de tout bord insistent autant pour lutter contre les stéréotypes qui sont véhiculés (notamment) dans les films hollywoodiens. L’impact phénoménal du cinéma américain dans la culture européenne nous rend particulièrement malléables à ce qu’il véhicule en terme d’images. Que ce soit l’image de la violence, celle de la femme, celle du couple, des relations amoureuses, et bien entendu des races. Il est maintenant temps de prendre conscience qu’il se passe la même chose sur tous les réseaux sociaux, même si, comme moi, vous tentez vainement de vous abonner à des comptes de cultures et d’univers variés. Alors que faire ?

Pour ma part, j’ai décidé d’arrêter de me mentir. Je ne considère plus les réseaux sociaux comme une source d’inspiration, mais plutôt comme une gigantesque vitrine pour montrer mon travail et suivre celui des artistes que j’aime. Point. L’inspiration, j’ai pris conscience qu’il allait falloir la trouver ailleurs, sous peine de devenir un clone de toutes les personnes que je suis sur les réseaux.

«  Soyez vous-même, les autres sont déjà pris. »

Oscar Wilde

Pour cela, rien de plus efficace que de se replonger dans cette bonne vielle culture 1.0 aka la littérature, le cinéma, les expos, la nature, les gens, bref la « vraie » vie. Mais attention, là aussi, il est facile de retomber dans les mêmes travers. Si vous n’allez voir que les films encensés par la critique, ne lisez que les livres qui obtiennent des prix, et ne visitez que les endroits à la mode, vous allez, là encore, vous cantonner à un périmètre défini pour vous, par d’autres personnes.

Et c’est la conclusion à laquelle j’arrive à titre personnel. Il devient nécessaire de parvenir à faire suffisamment le vide autour de soi pour identifier ce qui nous fait vibrer personnellement. Les découvertes que nous faisons dans le cadre de notre propre cheminement. À l’ère de la connexion constante à Internet, il ne s’agit pas de se couper du monde extérieur, cela serait impossible et aliénant. En revanche, il serait sain de se préserver un espace dans lequel nous pouvons encore exercer notre curiosité et notre spontanéité. Pouvoir se laisser émerveiller par une source d’inspiration inattendue dont vont découler plein d’autres. Il s’agit de trouver une manière de nous émanciper d’un système qui nous dit en permanence comment nous devons penser. Une petite révolution ! Il me semble néanmoins, que c’est le prix à payer pour déployer son plein potentiel créatif.

Alors, prêt.e à faire la révolution de l’inspiration ?

Créativité & Enfant intérieur

Je m’en aperçois tous les jours dans mon processus créatif, la créativité est directement connectée à l’émotion de la JOIE. Il suffit que je sois d’humeur joueuse pour que mon esprit fourmille d’idées. Cette émotion bondissante est évidemment accessible à toutes et à tous. Mais alors, pourquoi certains d’entre nous ont-ils tant de mal à déployer leur créativité ? C’est l’une des questions que je me suis posée dans mon propre parcours créatif, alors que je souhaitais accorder plus de temps et d’importance à l’écriture dans ma vie, et que je me suis retrouvé confrontée à tant de résistances.

La connexion à la joie est intimement liée à notre histoire, notre éducation, notre enfance, qui reste la période de la vie la plus propice à son développement. Alors pour comprendre comment la créativité peut s’épanouir dans la vie d’un adulte, on se reconnecte forcément à l’enfant que l’on a été. Est-ce que cela veut-il dire qu’une fois adulte tout est perdu ? Que les jeux sont faits, et que oui, décidément, rien ne va plus ? Heureusement pas. Car l’enfant que nous avons été, celui qui est à l’origine de notre « moi » adulte, est toujours présent. Il constitue l’une des facettes de notre personnalité, c’est notre enfant intérieur.

J’ai mis longtemps à accepter cet état de fait. Que l’adulte que je suis aujourd’hui puisse encore être autant influencée par l’enfant que j’ai été. C’était quelque chose de désagréable pour moi, comme si on me jetait à la face que je n’avais pas su grandir, pas su évoluer. En passant du temps a redonner sa voix à ma propre créativité, j’ai compris qu’il n’en était rien. Car cet enfant intérieur n’est pas juste un souvenir figé. Il est vivant, et il évolue en même temps que l’adulte que je suis.

J’ai alors pris conscience que vouloir déployer sa créativité, c’était tout simplement m’assurer de rendre mon enfant intérieur heureux. Et c’est là que je me suis rendu compte à quel point je l’avais négligé. Une prise de conscience de ce type n’arrivant jamais seule, au même moment où je faisais ce constat, j’ai été sollicitée pour participer à un atelier « Tarot for you Inner child » qui débutait juste à ce moment-là. Vous connaissez déjà mon intérêt pour le Tarot, alors l’occasion m’a paru trop belle ! Cela fait maintenant plus d’une semaine que j’ai commencé cet atelier, et je me rends compte de l’importance qu’il y a à s’amuser, dessiner, colorier, sans aucune autre attente que de prendre du plaisir. Je vous partage ici, les premières pages du Journal que j’ai consacré à cette reconnexion.

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Et vous ? Savez-vous ce qui fait du bien à votre enfant intérieur ?

Mes 10 plaisirs coupables

Aujourd’hui je voulais vous parler de l’inspiration et des sources parfois improbables qu’elle peut aller chercher. En effet, dans la découverte de mon propre processus créatif, j’ai pris conscience qu’en matière d’inspiration, comme en amour, on ne choisit pas ses coups de cœur. Parfois ce sont des attirances que l’on approuve intellectuellement et parfois ce sont des obsessions que l’on préfèrerait garder pour soi, voire mettre sous le tapis. Mais j’ai fait l’expérience que la Créativité détestait ça, que j’ai honte de certaines des choses qu’elle a choisit pour moi. C’est un peu comme si je lui faisais remballer un cadeau qu’elle aurait voulu me faire. Ça la vexe et ce n’est pas dans mon intérêt que nous soyons brouillés. Alors j’ai décidé de faire la Paix avec elle et d’assumer au grand jour, ces petits plaisirs coupables qui nourrissent malgré moi mon imagination et m’ouvrent des portes inattendues.

Quand on y regarde de plus prêt, il apparait que la plupart de ces « plaisirs honteux » sortent tout droit de l’univers de l’enfance ou de l’adolescence et ce n’est pas un hasard. Car c’est bien notre enfant intérieur qui est au commande lorsque l’on souhaite laisser parler notre « moi artistique ». Et vouloir lui enlever ses jouets est le meilleur moyen pour le voir bouder et faire la grève créative. Vous vous souvenez de votre determination lorsque l’on essayait de vous forcer à manger les épinards quand vous aviez 6 ans ? La même ! Alors si, comme moi, vous voilez voir avancer vos projets créatifs, il est grand temps de vous réconcilier avec ces souvenirs, finalement plutot savoureux, de votre enfance. Alors allez-y, me laissez pas toute seule, balancez moi vos addictions ! Certain.e.s., peut-être, vous jugeront, ce ne sera pas moi ! ;P