Tenir un journal – S. Tesson

« J’archive les heures qui passent. Tenir un journal féconde l’existence. Le rendez-vous quotidien devant la page blanche du journal contraint à prêter attention aux évènements de la journée – à mieux écouter, à penser plus fort, à regarder plus intensément. »
Sylvain Tesson – Dans les forets de Sibérie

L’instinct de vie

Elle est si mignonne dans sa robe liberty qu’on lui donnerait « le bon dieu sans confession ». Blonde, les yeux clairs, elle correspond en tous points aux clichés de la petite fille modèle et elle le sait. Elle court partout dans les allées du centre commercial. Elle repousse les bornes des limites pour voir jusqu’où sa mère va le supporter. Et lorsque la voix devient plus forte et plus tranchante, elle se retourne vers elle, le sourire aux lèvres, cet éclat de malice dans le regard qui dit « allons, tu peux bien me laisser jouer encore un peu » ? Et la mère, désarmée devant tant de candeur, capitule. Le temps alloué est rallongé. Les compteurs sont remis a zéro. Alors la petite s’élance de plus belle ! Galvanisée par cette approbation tacite qui légitime ses futurs débordements. Elle repart avec un nouveau défi. Celui de clarifier où se situe la nouvelle limite ! Car s’il a été si simple d’obtenir une prolongation de liberté, c’est bien que la véritable ligne à ne pas franchir était ailleurs. Mais où ? La petite lance un regard vers sa mère et sa tête blonde cherche. Elle cherche une nouvelle manière de tester, d’éprouver, de faire son apprentissage. Elle a besoin de sentir que sa mère est là. Qu’elle veille sur elle. Qu’elle peut dire NON ! Mais la mère est épuisée. Cette boule d’énergie qui ne s’arrête jamais a raison de ses forces. Alors elle cède, certainement plus qu’elle ne le voudrait, mais elle n’a pas le choix. Sa santé mentale en dépend. Elle doit lâcher du lest tout en gardant sa vigilance. C’est un numéro de grande équilibriste qu’elle renouvelle chaque jour. Les bons jours, cela l’amuse et cela devient presqu’un jeu de voir ce que sa fille va inventer. Les mauvais jours, elle se crispe en anticipation, respire par à-coups et le jeu se transforme en véritable supplice. La gamine, elle, a le privilège de l’insouciance. Tous les jours renferment ce même trésor de possibilités. Elle a faim d’expériences, de découvertes, d’interdits. Sa mère le comprend, elle doit juste faire taire cette angoisse de louve qui gronde en elle. Cet instinct de protection qui crie ses peurs accumulées lors de sa propre expérience. Elle aimerait pouvoir lui épargner ses erreurs. L’empêcher de tomber, de se blesser, de souffrir. Elle voudrait pouvoir faire un marché avec la vie où elle prendrait toute la douleur sur elle. Mais la vie n’est pas comme ca. Elle est faite de chutes, de bobos, de larmes, de chagrins que l’on console. Ce sont aussi de bons moments, mais en convenir lui arracherait le cœur. Dans ce moment de calme, une voix chaude prend possession de son âme et la rassure: malgré les chutes, malgré les bobos, malgré les larmes, tout ira bien. Elle le sait, mais c’est si difficile de faire confiance à la vie. Comment supporter une telle responsabilité, toutes ces peurs qui l’assaillent ? Il ne lui reste que la foi. Cette voix, presque imperceptible, qui lui insuffle la force et la légèreté nécessaires pour continuer d’avancer. Oui, tout ira bien.

Vive le BUJO!

BUJO: diminutif affectueux pour parler du désormais mythique « Bullet Journal ». L’une des constantes de ma vie perso/pro depuis plusieurs années.
Synonymes: défouloir, Organisation, Vision, To do, Listes, Notes, assistant personnel, idées, envies,…
Ma vision : minimaliste, Design épuré Noir & Blanc, objectif centré sur l’Organisation avant tout (zigouigoui possible, mais aucune obligation de créations artistiques inclues).

Mon BUJO et moi, ça fait 3 ans, la durée de l’amour. Et cet article vient confirmer notre engagement mutuel sur le long terme. Car entre lui et moi, c’est une affaire qui roule et qui rend curieux, presque jaloux, tout ceux qui sont témoins de notre connivence. Pourtant une relation comme la notre est simple à mettre en place et compte-ténu de ce que l’arrivée de ce carnet coloré a apporté dans ma vie, je ne peux que vous conseiller de vous y essayer, le plus rapidement possible !

Car mon BUJO et moi, on ne se quitte pas. Il connaît tous mes sacs par cœur. C’est un ami tout terrain. Il me suit dans les cafés trendy, comme dans les centres commerciaux surchauffés. Sur la plage l’été ou lors de rendez-vous professionnels. Il sait s’adapter à toutes les situations et se révèle utile dans les moments les plus inattendus ! Il est le témoin de toutes mes bonnes idées. Celles qui finiront en articles sur le Blog ou bien celles qui n’étaient finalement pas si éclairées. Il est ma mémoire. Il est mon assistant. Il est fidèle et disponible à tous moment. Bref, il est désormais irremplaçable dans ma vie.

Mais si je vous en parle aussi sur ce Blog, c’est que le BUJO a eu un rôle surprenant sur ma vie créative. Car malgré une intention centrée sur l’organisation, il m’a appris à lâcher prise, à déculpabiliser pour passer plus de temps sur l’écriture, notamment. Je note sans y penser. Et malgré moi, des textes se sont parfois crées. Ce n’était pas un objectif, mais le BUJO a cette qualité indispensable à la créativité: il est accueillant et bienveillant. Il n’est pas là pour juger. Juste servir de réceptacle à ce que vous écrivez. Tout ce que vous écrivez. Et ça, c’est libérateur. Alors tentez ! Qu’est ce que vous avez à y perdre ? Et je peux déjà vous dire que vous avez même beaucoup à y gagner !

Pour ceux qui débutent, je vous partage LA vidéo qui m’avait convaincu de créer un BUJO pour mon organisation personnelle, sachant que je suis assez fan de l’humour décalé de Solange te parle :

Have fun et à bientôt pour découvrir plus précisément la façon dont j’utilise mon BUJO pour l’écriture, l’inspiration et le déploiement personnel pour devenir #auteurdemavie !