La philosophie pratique de Charles Pépin

Depuis la classe de terminale, la philosophie a toujours eu une place particulière dans mon cœur. J’aime prendre le temps de réfléchir aux questions existentielles. J’aime faire ce pas de côté qui nous donne du recul sur ce que nous vivons. Mais il faut bien avouer que parfois la philosophie aime couper les cheveux en quatre, et lorsqu’il ne s’agit plus que d’un pur exercice intellectuel, du type thèse/anti-thèse/synthèse, j’ai plus de mal à y prendre part.

Charles Pépin m’a réconcilié avec la philosophie, car il a décidé d’en proposer une approche pragmatique. Une philosophie qui ne se préoccupe pas uniquement des grands débats existentiels, mais aussi et surtout de ces questions primordiales qui nous aident à mieux vivre notre condition humaine. J’ai prévu de faire un article très bientôt sur l’un de ses livres, qui m’inspire énormément dans mon propre cheminement, mais en attendant, je voulais vous parler de son Podcast, sobrement intitulé « La philosophie pratique ».

Les différents sujets abordés ne m’intéressent pas tous, et pour vous mettre en appétit, j’ai décidé de vous orienter vers un épisode en particulier, consacré à l’incertitude. Car même si le sujet semble particulièrement actuel dans cette période de pandémie, son impact dépasse clairement les conséquences du Covid. Par exemple, j’avais eu l’occasion de vous parler de l’incertitude comme compagne déstabilisante de tout chemin entrepreneurial. Mais en y regardant de plus près, elle nous concerne toutes et tous. Mieux vivre l’incertitude n’est pas une préoccupation passagère, mais bien un enjeu à longtemps terme. Et parvenir à l’accueillir est l’un des grands défis que nous avons à relever pour déployer plus de sérénité au quotidien. Il me semble que nous pouvons tous bénéficier de ces bonnes ondes.

PODCAST: Comment vivre l’incertitude ? Et surtout, comment bien la vivre ? Nous nous accrochons souvent à nos « certitudes », pourtant c’est dans l’incertitude que nous vivons. Comment apprendre à aimer ce qui nous effraie ? Comment voir dans l’incertitude moins une source d’angoisse qu’une promesse de liberté ?

Alors bonne écoute, et excellent WE !!

Redevenir un débutant

Devenir entrepreneur, c’était un rêve que j’ai caressé pendant de nombreuses années avant de me lancer, alors j’y ai projeté beaucoup de fantasmes. Et forcément, une fois confrontée à la réalité, tout ne s’est pas passé exactement comme je l’avait espéré. J’avais imaginé que tout serait naturel et fluide, que je trouverais mon chemin sans obstacles, mais il n’en est rien. Et c’est après plusieurs mois de remises en question, quasi-quotidiennes, que je me rends compte que tout cela est NORMAL. J’ai juste oublié ce que cela fait d’être un débutant. J’ai juste besoin de me rafraichir la mémoire et de me souvenir comment c’était, d’apprendre à marcher. Etre maladroit. tomber. Se relever, sans se sentir jamais complètement stable. Avancer, d’un pas mal assuré. Que de frustrations dont je n’avais plus l’habitude ! Mais, il est évident que c’est le prix à payer, si on veux tenir debout par soi-même, et devenir pleinement autonome.

Être débutant. A nouveau. Voila un challenge qui promet de ne pas s’ennuyer. Mais comment m’y prendre? Mon coté « bonne élève » s’agite en moi, et lève le doigt, en proie à une grande excitation : – Moi je sais Madame, je sais comment faire ! Je peux te faire une liste, longue comme le bras, de toutes les choses que tu DOIS absolument faire pour réussir.
Ahh faire un plan, mes coller des contraintes. Encore. J’avais pas dit que je voulais trouver une autre façon de travailler ? N’est-ce pas la raison première pour laquelle j’ai décidé de sortir du salariat ? L’attitude volontariste qui vise à tenter de devenir le « parfait petit entrepreneur », j’ai testé, et c’est épuisant ! Alors j’ai décidé de prendre la peur de l’échec à rebrousse poil, en réfléchissant aux 3 attitudes qui garantissent le fiasco :

1/ SE COMPARER
Vous imaginez, si tous les bébés du monde regardaient leurs parents, leurs frères et sœurs plus âgés, en se comparant? J’entends d’ici la complainte : – Non mais jamais je vais y arriver ! Pourquoi je marche pas comme Papa? Pourquoi je cours pas comme Gustave? Peut-être que je ne suis pas faite pour marcher ? Oui, ça doit être ça. Je vais ramper toute ma vie !
PERSONNE ne réagit comme ça bébé, alors pourquoi le faire maintenant ? Le bébé incarne pour moi l’esprit même du débutant. Il regarde sa famille comme l’objectif à attendre, une source d’inspiration plutôt qu’un sujet de comparaison. Il mets en place un mécanisme de mimétisme d’autant plus efficace qu’il ne doute pas un instant qu’il parvienne à son but.

2/ SE BRAQUER A CHAQUE ERREUR
Je me vois bien faire. Chaque obstacle, chaque erreur, est un caillou supplémentaire dans ma chaussure. Je m’énerve, je me plains, et je suis chaque fois à deux doigts de vouloir arrêter de marcher plutôt que de chercher comment sortir ces foutus cailloux de ma chaussure ! Quand je me braque, j’ai tendance à mettre en place deux types de comportements. Soit je m’assoie sur le bord du chemin en me plaignant, soit je continue à marcher à m’égratignant le pied jusqu’au point de rupture. Dans les deux cas, non seulement ça fait très mal, mais en plus, ça bloque ma progression. La bonne nouvelle du jour, c’est que si un caillou est rentré, il doit pouvoir ressortir…

3/ S’IMPATIENTER
Je veux écrire un livre. Ça fait des années que j’y pense. Ça fait des années que je commence. Et plus les années passent et plus je m’impatiente, parce que je suis pas encore arrivée au bout de mon projet. Je veux le Graal, je le veux tout de suite ! Or si on se souvient du film « Indiana Jones et la dernière croisade », ce sont les aventures que traversent Indy & ses amis qui m’ont régalé. Le Graal ne constitue pas l’intérêt du film (il ressemble d’ailleurs à un vieux gobelet tout moche), il n’est qu’un prétexte à vivre une expérience incroyable. En me focalisant sur l’objectif plutôt que sur les étapes pour y arriver, je me coupe de la meilleure partie du film. Heureusement que les scénaristes d’ Hollywood ne s’impatientent pas pour créer leurs histoires !

Bon, je crois que je vais m’employer à « faire le bébé » un peu plus souvent. Comme quoi, les maitres ne sont pas toujours ceux que l’on croit ! 😂

Le sacre de la « pression » – Doc Rivers

 » La pression est un privilège »

Doc Rivers

Doc Rivers est un ancien joueur de basketball, et actuel entraîneur dans la NBA. Dans un documentaire sur Netflix que j’ai vu récemment, il prononce cette phrase qui a résonné en moi, comme une déflagration : « La pression est un privilège ».
Depuis que j’ai décidé d’entreprendre, et de monter mon propre business, je me rends compte des responsabilités que cela représente. Les attentes sont énormes, et il me semble que la pression que je me mets n’a rien a voir avec celle que je pouvais ressentir en tant que salariée. Je suis désormais mon propre patron, et je n’en ai jamais rencontré de plus exigeant. 😜 Face à cette réalité, ce que je m’applique à faire depuis des mois, c’est de trouver comment me libérer de cette pression. Je me débats, pour renforcer ma confiance en moi et en l’avenir, comme si je repartais de zéro. Comme si j’avais pris la décision de faire table rase du passé, et de recommencer une vie professionnelle totalement nouvelle. Ce que je perçois, maintenant, à la lumière des mots de ce Coach, c’est que si aujourd’hui, j’ai la pression, c’est que j’ai les moyens de mes ambitions. Les quarante dernières années de ma vie ne m’ont pas rien appris. Je ne suis pas un nouveau-né. J’ai acquis des compétences. Je me suis construit une certaine sécurité matérielle et psychologique. Je bénéficie de toutes ces conditions qui font que je suis, aujourd’hui, en mesure de réussir. Car si j’étais certaine d’échouer, où serait la pression ? La pression vient du fait que j’ai la possibilité de réussir. Et ça, effectivement, c’est un véritable privilège. Pouvoir parvenir à construire une activité qui n’ait pas uniquement pour but l’indépendance financièrement, mais aussi l’ambition de contribuer au monde à ma façon, est une chance exceptionnelle ! Et si la pression que je ressens exprime la possibilité que je parvienne à mes fins, alors elle devient le plus beau des présages. Une voix encourageante qui me souffle que la réussite est à ma portée et que mon travail, au quotidien, est juste de persévérer.

Alors persévérons ensemble, auteurs et autrices de nos vies ! Et cette semaine, accueillons la pression comme l’assurance que la réussite n’est pas aussi loin que nous nous l’imaginons ! 🤩