Mes 10 plaisirs coupables

Aujourd’hui je voulais vous parler de l’inspiration et des sources parfois improbables qu’elle peut aller chercher. En effet, dans la découverte de mon propre processus créatif, j’ai pris conscience qu’en matière d’inspiration, comme en amour, on ne choisit pas ses coups de cœur. Parfois ce sont des attirances que l’on approuve intellectuellement et parfois ce sont des obsessions que l’on préfèrerait garder pour soi, voire mettre sous le tapis. Mais j’ai fait l’expérience que la Créativité détestait ça, que j’ai honte de certaines des choses qu’elle a choisit pour moi. C’est un peu comme si je lui faisais remballer un cadeau qu’elle aurait voulu me faire. Ça la vexe et ce n’est pas dans mon intérêt que nous soyons brouillés. Alors j’ai décidé de faire la Paix avec elle et d’assumer au grand jour, ces petits plaisirs coupables qui nourrissent malgré moi mon imagination et m’ouvrent des portes inattendues.

Quand on y regarde de plus prêt, il apparait que la plupart de ces « plaisirs honteux » sortent tout droit de l’univers de l’enfance ou de l’adolescence et ce n’est pas un hasard. Car c’est bien notre enfant intérieur qui est au commande lorsque l’on souhaite laisser parler notre « moi artistique ». Et vouloir lui enlever ses jouets est le meilleur moyen pour le voir bouder et faire la grève créative. Vous vous souvenez de votre determination lorsque l’on essayait de vous forcer à manger les épinards quand vous aviez 6 ans ? La même ! Alors si, comme moi, vous voilez voir avancer vos projets créatifs, il est grand temps de vous réconcilier avec ces souvenirs, finalement plutot savoureux, de votre enfance. Alors allez-y, me laissez pas toute seule, balancez moi vos addictions ! Certain.e.s., peut-être, vous jugeront, ce ne sera pas moi ! ;P

Je veux être rock !

Dans mon enfance, je n’ai jamais été particulièrement fan d’un chanteur ou d’une actrice au point de placarder son poster partout comme j’ai pu le voir dans la chambre de certaines de mes amies de l’époque. En devenant adulte, je m’aperçois que je trouve plaisir à admirer des personnalités qui m’inspirent et que je regarde avec envie en me disant :

« ohlala, ce que j’aimerais être comme ça » !!

Moi idéaliste qui s’emballe

Ça peut-être pour un tas de raisons. Un style vestimentaire, un tempérament affirmé, un esprit créatif,… Ces personnes font quelque chose que je ne m’autorise pas, et je prends plaisir à les observer. En psy, on appelle ça une projection, et dans ma vie, j’appelle ça une muse. Ces personnes, en grande majorité des femmes, stimulent ma créativité. Mais force est de constater qu’elles sont plus que cela. Au fil des années, elles ont fini par constituer une sorte de matière première à la construction d’un moi idéal. Un peu de la verve de Virginie Despentes, de l’humour de Florence Foresti, de l’audace d’Adèle Haenel, de la créativité d’Alicia Keys,… Des bouts de femmes que j’aurais assemblés un peu à la Frankestein et que j’ai érigées en modèle sans trop m’en apercevoir. Je pensais naïvement que cet idéal constituait un objectif positif à mon développement. Pourtant, plus je cherche à concrétiser mes rêves en tant que #auteurdemavie et plus je me rends compte combien cet idéal est un faux-ami.

Pénélope Bagieu est l’une de ces muses. Au delà de son travail de dessinatrice de BD, ce que j’aime chez elle, c’est son état d’esprit. Une nana engagée dans les valeurs de féminisme, d’humanisme et qui sait garder beaucoup d’humour dans sa façon de s’exprimer. Et même si je n’ai pas épinglé de posters d’elle nulle part chez moi, je dois reconnaître que je ne loupe pas une de ses interviews ou un Podcast dans lequel elle est invitée. Il y a quelque temps, je regarde une émission qui lui est consacrée dans laquelle je la vois parler avec beaucoup de passion de musique, et principalement de Rock. Ni une ni deux, mon « mode groupie » s’active et comme je suis en phase avec elle sur beaucoup de ses valeurs, je rajoute le Rock comme un idéal de musique à connaître. Surtout que je me rappelle les propos passionnés d’une autre de mes icônes, Virginie Despentes, sur le même sujet. Je me dis que, moi aussi, j’aimerais être Rock’n’Roll. Plus j’y réfléchis et plus je trouve que ça a de la gueule ! C’est pas pour rien que les ados tapissent leur sac à dos de groupes de Rock. Mais qu’est-ce que j’ai foutu, comment j’ai pu passer à coté de ça ?

« Moi aussi, je veux être rock ! »

Moi idéaliste convaincu et enthousiaste

Bon, il faut bien que je le reconnaisse, je ne connais rien au rock. Bien sûr, les noms de Nirvana, de Led Zeppelin et des Rolling Stones me disent vaguement quelque chose, mais je doute de n’avoir jamais écouté plus d’une ou deux de leurs chansons. Je décide de remédier à ce trou impardonnable dans ma culture personnelle. Je vais nourrir la part Rock’n’Roll en moi, et pas plus tard que maintenant ! Je file sur Spotify et je change d’ambiance, je m’abonne à plein de Playlists, je vais me faire une culture Rock, digne de ce nom. Mon idéal me porte, mon idéal m’élève. Mon idéal m’emporte vers de nouvelles contrées. Je suis attentive, à l’écoute, enthousiasmée à l’avance de m’abreuver à la coupe de ce nectar inédit. Les morceaux défilent et je me surprends agréablement à connaître quelques-uns de ces morceaux. Les Playlists s’enchaînent, la vie reprend son cours, désormais accompagnée d’une toute nouvelle bande son. Au bout de quelques jours, je suis en train de cuisiner immergée dans ma nouvelle atmosphère musicale lorsque ça me percute… Un truc m’agace, un truc m’horripile en fait, et tout à coup, je prends conscience que c’est cette musique!

« Je n’ai qu’une envie, c’est de FAIRE TAIRE mes enceintes ou bien de changer de station ! »

Moi idéaliste dérouté

Je commence à paniquer et je décide de passer la chanson en question, je me dis que tout n’est pas bon dans le rock. Dans les jours qui suivent, j’avance rapide, je tergiverse, je résiste. Malgré tous mes efforts, le verdict fini par tomber, impitoyable :

« Je n’aime pas le rock.»

Mon vrai Moi

Forcément, je suis déçue. Je ne colle plus à mon idéal. Je ne deviendrai jamais cette femme rock & cool dont j’ai rêvé. Ça avait l’air si parfait dans ma tête, Pénélope avait l’air si convaincue ! Oui, mais Breaking News: je ne suis PAS Pénélope Bagieu, je suis moi. Avoir des muses pour m’inspirer est une chose, mais vouloir m’identifier à elles en est une autre.

« Aimer le Rock, ou bien la peinture pré-raphaélite italienne, n’est ni bien ni mal. »

Vrai Moi soulagé

C’est juste l’expression d’une sensibilité personnelle. Et la mienne n’est juste pas touchée par le rock. Vouloir coller à un idéal m’a fait perdre de vu l’essentiel : moi. L’idéal n’est qu’une construction intellectuelle influencée par les regards extérieurs. Notre sensibilité personnelle réside en nous-même. Qu’est-ce qui me fait vibrer ? Qu’est-ce qui me touche ? Ce sont des questions fondamentales lorsque l’on cherche à aligner sa vie avec ses valeurs. Les muses nous donnent des indices sur ce qui stimule notre créativité, mais ne peuvent pas répondre à notre place. Elles accompagnent juste notre chemin identitaire. Nous sommes les seuls à détenir les clés nous permettant de déployer notre propre potentiel. Depuis, j’ai retrouvé mes Playlists RnB, Funk, Pop, et je peux vous dire que ça, ça n’a pas de prix !! <3

« Soyez vous-même, les autres sont déjà pris »

Oscar Wilde

« Anais Nin, sur la mer des mensonges » – Léonie Bischoff

Certains d’entre vous l’attende avec impatience, mon atelier Bullet Journal gratuit (et avec lui la première Newsletter) se font désirer. 😉 Je suis en train de régler les derniers petits soucis techniques inhérents à ce premier lancement de projet et je suis arrivée au triste constat que cela ne se ferait pas cette semaine. En revanche, j’ai tout de même bon espoir de vous partager ce cadeau de Rentrée pour mardi prochain. En attendant, j’ai décidé de vous surprendre (je me suis surprise moi-même !) avec une vidéo, pour vous parler d’une lecture que j’ai faite cette semaine et qui m’a littéralement transporté.

COUP DE COEUR ABSOLU !!

Je vous en parlais semaine dernière, ça fait un moment que je me dis que je ne vous partage pas assez mes lectures sur ce Blog, et je m’aperçois que ce qui me retient, c’est que le compte-rendu écrit n’est pas très excitant à faire ou même à lire pour moi. Ce temps d’écriture, j’aurais plus envie de le réserver pour mes créations personnelles (poésie, roman) ou pour des articles sur des sujets qui m’animent. Pour autant, la lecture constitue la matière première à toute création, et je ne nie aucunement l’influence qu’elle peut avoir dans mon cheminement. Alors, comment concilier tous ces paramètres ? Tout simplement en changeant de format, et celui qui me semble le plus adapté serait la vidéo… si je n’étais pas si intimidée par la caméra. Mais cette incroyable BD m’a aidé à franchir le pas !

Car oui, c’est une BD. J’en ai peu parlé sur ce Blog, mais j’adore la BD et sans être une amatrice éclairée sur le sujet, je ne peux pas passer un mois sans en lire au moins une, cela fait partie de mes nourritures de l’âme. Celle dont je vous parle aujourd’hui, je l’attendais, mais j’avoue que je ne m’attendais pas à l’aimer autant ! J’avais tellement de choses à dire que la vidéo s’est imposée d’elle-même. Soyez indulgent.e.s, première chronique de ma life :

NB: Pardon à l’autrice d’avoir écorché si souvent son nom, c’est bien « Bischoff » et pas « Bischop ».

Je voulais tout de même rajouter qu’Anais Nin fait partie de ces femmes écrivaines qui ont permis à d’autres femmes de s’émanciper dans l’expression de leur sensibilité artistique. Sans s’être revendiquée féministe, elle a contribué, à sa manière, à repousser les limites que l’on imposait aux femmes, de son époque et d’aujourd’hui, dans la reconnaissance de leur légimité en tant qu’Artiste.

«  Chaque homme à qui j’ai fait lire mes textes a tenté de changer mon écriture. Écrire comme un homme ne m’intéresse pas. Je veux écrire comme une femme. Je dois plonger loin de la vie pour trouver les mots… sous la mer des mensonges »

Anais Nin

Bonne lecture et excellent WE !!